
Que de découvertes en une journée ! La région dite « Myvatn » est extraordinaire.
Alors, oui, il y a des moucherons, et s’ils sont bien agaçants, il suffit de vous envelopper d’une écharpe dans le style touareg, et le tour est joué.
Alors, non, je n’ai pas acheté ce filet d’apiculteur pour me protéger de ces charmantes bestioles, peut-être la saison n’était-elle pas à son apogée côté moucherons, toujours est-il que vraiment nous n’en avons pas saisi l’absolue nécessité. D’autant que myflugur, rikmy et bitmy voletaient surtout dans le coin de Stukustadir lors de notre passage, et presque pas ailleurs.
Première halte de cette journée autour du lac Myvatn, royaume des oiseaux : le musée des oiseaux, à l’ouest de Myvatn. Une construction intéressante qui abrite, dans ce milieu privilégié pour les oiseaux (et les saumons, ne pas oublier la rivière Laxà, une de plus, mais paraît-il la plus fameuse pour saumons et truites saumonées, qui coule dans l’ouest de Myvatn) la collection de Sigurgeir Stefansson. Certes, ils sont empaillés (très joliment, reconnaissons-le), mais on y trouve toutes les espèces qui vivent en Islande, et vous en rencontrerez ensuite certains dans les environs, mais cette fois « en vrai ».
C’est d’ailleurs ce qui s’est passé. Nous avons fait le tour de Myvatn d’ouest en est, en partant vers le sud, et sous un ciel bien bien gris, même un peu pluvieux, nous sommes arrivés à Skùtustadagigar. Sentiers balisés, bien entendu. Des pseudo-cratères, des îlots, le lac, les moucherons, la bruine, les herbes, les mousses, des algues sur le bord du lac, les arbustes en bourgeons, la terre noire, le silence… à peine troublé par les cris d’oiseaux, d’une famille de cygnes tout au fond, et… quelques bus déversant des touristes déguisés en apiculteurs. Non, je ne me moque pas, je comprends que ce soit agaçant ces bestioles qui volètent autour de votre visage, mais pour faire les 100 ou 200 mètres de sentier qui montent vers le sommet, je trouve que c’est un peu exagéré.
Bref. Nous continuons notre circuit, vers l’est : formations de lave, lacs, et… une vraie forêt, à Höfdi ! Sentiers balisés, mais pas que… il faut croire que certains visiteurs ont laissé de mauvais souvenirs dans ce site extraordinaire, car voici la pancarte qui nous accueille :
La pluie ayant enfin décidé de prendre du repos, nous en profitons pour marcher tranquillement sous les bouleaux, épicéas, rencontrant de temps en temps une minuscule clairière fleurie. Pique-nique sur un promontoire, vue imprenable sur le lac, les petites îles, les klasar (colonnes de lave)… et, lorsqu’on se tourne vers Dimmuborgir, sur les monts enneigés… Un moment de grâce.
Puis c’est Dimmuborgir, « les châteaux noirs », un immense et fantastique champ de lave, sillonné de sentiers (là aussi, des bleus, des rouges, des tranquilles et des plus compliqués…) qu’il vaut mieux ne pas quitter, car les fissures sont nombreuses, et parfois bien camouflées sous ces arbustes rampants pour cause de vent… mais la température (relativement douce ce jour-là) ne décourage pas les insectes, récoltant le pollen sur les bourgeons. Il paraît que dans ces formations bizarres on rencontre les pères Noël Islandais, et je crois bien en avoir reconnu un, déguisé en rocher !
Nous avons fait la boucle de l’église, une balade d’une heure, tranquille, qui nous a entraînées au milieu de champs chaotiques, de pics étonnants, de crevasses, et d’une arche effectivement semblable à un porche d’église.
Ensuite, direction la route 1, vers la zone géothermique et le Nàmafjall. Là, finis les tons noirs et sombres des roches ou de la terre, ce sont presque des dunes dignes du Sahara (enfin… j’imagine, n’y ayant jamais mis les pieds…), dorées, un peu ocres. Et au pied de ces montagnes, Hverir : paysage lunaire (là aussi, j’imagine…), marmites de boue, colonnes de vapeur, fumeroles, dépôts de minéraux… du bleu, des bleus, du jaune soufre, de l’ocre… et l’odeur bien sûr !!! Odeur de soufre, que nous avions un peu oubliée depuis notre arrivée sur l’île. On la sentait à Reykjavìk, à Seltùn, puis Selfoss, ensuite, le long de la côte, elle avait disparu, pour réapparaître ici, dans la région de Myvatn et à Husavìk. Mais bon, ce n’est tout de même pas insupportable, pas plus que les moucherons 😉 . Et même, tiens, pour faire bonne mesure, nous avons plongé dans les eaux bleues des bains chauds de Myvatn ! Un régal… (désolée, je n’avais pas pris mon appareil…)
Le retour « à la maison », à Husavìk, semble plus court, nous retrouvons les boursouflures de lave, la route-piste, les fermes-serres chauffées, et le port.
La prochaine étape, c’est Akureyri, la capitale du Nord.
J’ai pris beaucoup de plaisir à revoir cette journée avec vous… et je dois vous avouer que, encore une fois, j’ai gardé quelques découvertes à faire à Myvatn pour… mon prochain voyage en Islande !