Géométries champêtres

… et autres « campagnarderies ».

Distribution des prospectus pour le vide-greniers du hameau, le 8 mai prochain, à chacun ses routes… alors me voilà partie sur la route de Pelleport. Une bien jolie petite route, ombragée, bas-côtés verdoyants, fleurs sauvages et fleurs « savantes », trèfle rose et iris, champs et coteaux d’un côté, « plaine » (enfin, presque) de l’autre.

Quelques chiens aboyeurs pour pimenter la distribution (la prochaine fois, je pars avec des boules Quiès !). Et une fois les papiers déposés dans les boîtes, j’ai décidé de quitter la route, et de prendre les chemins.

Pas vraiment d’horaire à respecter cette fois. Qu’à cela ne tienne, je me risque sur un chemin encore inconnu, qui, bien évidemment s’arrête en plein champ, après m’avoir fait patauger dans quelques belles flaques d’eau bien cachées sous les hautes herbes… 22avril2015_5780entre deux pentes, un arbre veille.

Je me risque sur les « chemins » tracés par les roues des tracteurs (pour une fois, je bénis ces mastodontes travailleurs !), lignes parallèles, pas forcément rectilignes, croisements,

toiles d’araignées enguirlandées des « fleurs de monsieur Larousse » ou des bourres tombées des peupliers.

Et me voilà enfin sur l’ancienne ligne de chemin de fer Cadours-Grenade, devenue aujourd’hui chemin bien apprécié des randonneurs du coin. Haies, bois, champs, fleurs sauvages… plus de chiens excités, mais les chants des oiseaux à peine effarouchés par mes pas. Je respire !

Hélas… dans la haie au fond du dernier champ avant la maison, les bidons de pesticides ou autres saletés sont toujours là, depuis plus de 3 années…22avril2015_5796 je pensais bêtement que le paysan qui les avait utilisés finirait par les ramasser pour les jeter dans une déchèterie, mais j’étais trop optimiste… pourtant, est-ce à moi de le faire ? ou dois-je continuer de les laisser là, bien en évidence en plus, pour que chacun prenne conscience de ce que peuvent contenir ces céréales dont « on » nous vante tant la nécessité pour le petit-déjeuner des enfants ?

Ils n’empêchent pas les papillons et autres insectes de se promener, d’accord, mais tout de même, cette Terre toute craquelée, c’est triste, même si ce papillon semble satisfait de s’y poser…

Une petite heure…

20avr15_5745Il fallait que je m’y remette, le genou enfin calmé, le soleil présent, tant de verts autour de nous… et je voulais vérifier si le gué du Marguestaud était redevenu praticable !

Le jaune des colzas devient un peu acide, mais les boutons d’or ont pris le relais, les fleurs de genêts ont remplacé celles des ajoncs. Les champs de blé sont maintenant bien verts. Dans le petit bois, sur le sentier encore humide qui suit le ruisseau, ces jolies fleurs bleues et rose vif au feuillage tacheté dont, décidément, je ne me souviendrai jamais du nom, sont enfin là, tout humides encore de la pluie de la veille.

Les insectes commencent à se montrer. Un petit tour vers ce champ en jachère (abandonné ?), où avec les beaux jours papillons et autres insectes volants se prélassent au soleil… mais c’est encore un peu tôt. Juste quelques papillons blancs, tournoyant, se « chasse-croisant », se poursuivant… photos difficiles ! Par contre, les premières orchidées sauvages sont là.

Près du gué, sur un beau coin d’herbe bien vert, un papillon bleuté prend la pause. En fait, il semble avoir choisi cet endroit pour mieux se mettre en valeur, auprès des fleurettes bleues, et je le soupçonne même de frimer devant l’appareil… oui, ce serait plutôt la pose… 😉

Mais le gué n’est toujours pas praticable, et le Marguestaud en deviendrait majestueux… enfin, presque !20avr15_5764 Hélas, avec tous ces arrêts, arrêts photos, arrêts attente, arrêts « mais que c’est beau ! »… la « petite heure » de marche prévue s’est transformée en presque 1 heure et demie, et j’ai bien failli en oublier d’aller récupérer les pitchounes à leur atelier marionnettes ! Heureusement, le portable a sonné (oui, je n’aime pas ce fil à la patte, mais comme je marche souvent seule, je me dis que c’est rassurant si par hasard je glissais dans les sentiers encore un peu boueux, ou si le genou se remettait à « criser », de pouvoir appeler à la maison), heureusement encore je n’étais pas loin d’une route, Raymond a pu venir me récupérer, et moi j’ai pu être presque à l’heure pour les filles ! Aujourd’hui, le soleil est toujours là, ambiance en verts et bleu, mais c’était ménage au programme… et quelques brasses ensuite pour remettre le dos en place (22 °, c’est tout à fait supportable, non ?)… alors, c’est sûr, l’après-midi a été un peu moins bucolique, moins « agreste » (ah, ce mot… souvenir amusant de ce chef d’orchestre qui voulait que nous jouions « agreste »… et moi, je voyais aussitôt mon coin de campagne !), mais avec ce temps, ce renouveau, le ménage m’a presque semblé agréable !

Et nous voici en fin de journée, avec cette lumière magique dont je ne me lasse pas… Bonne soirée !

Et après la pluie…

… le soleil ! (j’ai déjà lu ça quelque part…)20avril15_5739

Ce matin, un réveil tout en bleu ciel, avec les dernières gouttes de pluie, de rosée, scintillant au soleil, une petite féérie !

Les géraniums sauvages sont prêts à tout envahir… ils sont attendrissants, mais dans certains coins du jardin je suis sans pitié ! et les soucis éclatent de lumière, avec leurs pétales bien lavés par la pluie d’hier.

Et il est revenu… peut-être un peu en avance, mais tant pis, je me demandais où il était passé. Impatiente, voilà ce que je suis !

https://youtu.be/QwNUiIWE85A (oui, j’aurais pu glisser le lien avec les chœurs de l’Armée Rouge, ou Mireille Mathieu, ou même Dorothée, mais j’ai préféré cette version). Belle journée !

Après le soleil…

… la pluie ! Alors, ça, c’était hier après-midi.

Séance d’arrosage pour les plantes en pot, et les nouvelles fleurs mises en pleine terre. Ah oui, tiens, j’aurais mieux fait de m’abstenir, car, évidemment… venant de l’Ouest… grrrr, j’aime « mon » Océan, mais pas quand il m’envoie ses nuages !, un gris bien foncé, et voilà la pluie de retour !

Pendant la soirée africaine, à Merville, les roulements des percussions africaines arrivaient tout de même à couvrir celui de la pluie…

Et aujourd’hui, on en oublierait presque les deux dernières semaines de soleil !

Quoique… 19avril15_5730c’est bien joli aussi les gouttes d’eau sur les plantes. Et puis… après la pluie…

une rando, des totems, une omelette = lundi de Pâques à Galembrun

Je suis certaine que vous l’attendiez avec impatience, l’histoire de cette journée à la campagne… Je profite donc de ce dimanche pluvieux19avril15_5713 (ça fait bizarre, d’ailleurs, de retrouver la pluie et le gris, je m’étais bien habituée au soleil !) pour enfin vous parler de cette tradition (dans les mots croisés, on dirait « us ») inaugurée il y a bien bien longtemps dans notre village.

Oui, je sais, d’autres l’avaient fait avant nous, et nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à proposer une omelette pour le lundi de Pâques.

Oui, je sais, maintenant (et depuis longtemps) nous ne faisons plus le tour des fermes avec les enfants pour récolter des œufs… nous les achetons.

A Galembrun, nous y avons ajouté une matinée d’activités pour les enfants, qui ont fabriqué au fil des ans, coquetiers, masques, chanson et CD, animaux d’argile, mobiles, et autres très jolies choses pleines d’imagination. Cette année, c’était le modelage qui était au programme, avec Sylvie Laurens (les Bidouilleurs de terre, de Saint Paul sur Save, un village voisin), et les enfants ont bien bidouillé et fabriqué totems, pendentifs et animaux avec joie et enthousiasme. (merci à Guillemette pour les photos de l’atelier, prises pendant que j’essayais 😉 de mener la randonnée).

Depuis l’an dernier, nous avons ajouté au programme de la journée une randonnée dans les environs, la première d’une série de trois sur l’année. Randonnée de printemps. Au milieu des champs de colza en fleurs, de leur odeur entêtante, des verts nouveaux du blé débutant, de l’herbe revenue, du mimosa finissant et des cardamines des près ou des stellaires étoilées. Heureusement que j’avais pris mon temps lors du repérage, car ce lundi 6 avril, la cinquantaine de randonneurs venus profiter du soleil avait décidé de ne pas prendre le temps de regarder et/ou respirer les fleurs nouvelles… un départ à 4,9 km de moyenne, pour terminer sur une moyenne de 4,6 km/h !!!!! J’avais beau essayer de freiner, rien à faire, nous avions trop de sportifs, pas assez de randonneurs tranquilles 😉 . (merci à Didier pour les photos de « derrière » le groupe !)

Mais nous étions à l’heure pour le moment crucial de la journée : casser et battre les 1 200 œufs, pendant qu’Alain préparait le feu, que Patrick vérifiait la poêle, et que Franck, Michel, Henri et d’autres installaient les tables.

C’est qu’ensuite, il ne fallait pas perdre de temps, car juste après l’apéritif il fallait cuire l’omelette, et avec le super feu la cuisson était rapide, même bien touillée.

Installés sous les tentes, sur la place au soleil (les visages étaient un peu rouges en fin d’après-midi…), les 205 personnes présentes ont pu goûter à cette omelette pascale. Un peu de repos ensuite, jeux de cartes, de société, pétanque, ou tout simplement papotages avec l’un avec l’autre, échanges de souvenirs devant les vieilles voitures venues elles aussi profiter du grand air de Galembrun…

03avr15_5711Vers 18 heures, notre hameau avait retrouvé son calme et sa sérénité, et les grenouilles de la mare pouvaient recommencer leurs chansons !

Dans mon jardin…

… devinez ce qu’il y a ? Il y a du lilas, du mauve prêt à s’ouvrir, et du blanc plus timide…

Il y a des anémones bleues… Il y a une digitale saumon (il me tardait de voir s’ouvrir les fleurs, je ne savais pas quelle était sa couleur !)… Il y a des pensées veloutées…

Il y a des fraisiers, des cerisiers et des pruniers en fleurs…

Il y a des chats, et des princes charmants déguisés en jolies grenouilles vertes qui squattent l’arrosoir…

pivoine de Shanghai_5631Et cette année, merveille !, ma belle de Shanghai va m’offrir deux fleurs…

Un petit air de printemps…

… enfin !bonjour_5561

Je commençais (et je crois que je n’étais pas la seule) à m’impatienter. Le printemps n’arriverait donc jamais ? On sait bien que Mars est le mois des giboulées, mais, tout de même, c’est aussi le mois du printemps ! Et les giboulées se succédaient, en oubliaient de céder la place, et les poêles continuaient de chauffer la maison, les oiseaux réclamaient leurs graines, les fleurs s’impatientaient…

Mais ça y est, du moins il semblerait qu’enfin ils soit là. Arrivé presque d’un seul coup d’un seul.

Il s’annonçait, pourtant, malgré les nuages et le ciel gris, avec les vaporeuses fleurs d’aubépine, les ficaires bien vernis… Et soudain, dans les haies, les nuages d’aubépine ont laissé la place aux jeunes feuilles. Au jardin, les muscaris ont remplacé les violettes, l’or des pissenlits éclate sur les pelouses vertes (les taupes aussi semblent s’éclater….), les pâquerettes pointillent de blanc le moindre espace d’herbe, et le jaune citron des champs de colza rivalise de lumière avec le vert tout neuf des champs de blé. Il reste bien par-ci par-là quelques diamants égarés dans les feuilles à l’ombre du muret, le ciel n’est pas tous les jours aussi bleu qu’on le souhaiterait… mais il est bien arrivé, la huppe et le coucou revenus nous le clament, mêlant leurs appels avec les chants des oiseaux restés dans nos haies.

Les cyclistes fleurissent sur les routes, en rangs serrés, grimaçant sous l’effort, ne prenant pas le temps de respirer cet air nouveau, de regarder les couleurs (oui, j’ai une dent contre ces troupeaux de cyclistes qui occupent, sans se soucier des autres ni du danger, une grande moitié de largeur de nos petites routes…). Et moi, j’ai repris (un peu) la marche, malgré un petit air resté frisquet, peut-être un peu trop vite au grand désespoir de mon genou qui avait pris l’habitude du fauteuil du bureau ou du séjour… mais il fallait bien préparer « pour de vrai », et non plus seulement sur les cartes, la randonnée du lundi de Pâques, la première de l’année organisée par le Comité des Fêtes de Galembrun (heu… en fait, par moi, avec la bénédiction de tout le groupe !). Alors, même si parfois le ciel était encore un peu gris, me voilà repartie à la recherche de nouveaux tours et détours dans notre si jolie campagne…

Encore une fois, bien entendu, j’ai râlé et pesté contre nos gros agriculteurs qui, au mépris de toute écologie, de notre (leur)  environnement, ont détruit haies et « chemins de traverses » d’un champ à un autre, pour pouvoir passer avec leurs machines de plus en plus imposantes, sans se poser de questions sur ce qui restera de la Terre après eux… des champs d’herbe rouge… une terre sèche et craquelée… qu’on ne me dise pas qu’ils emploient des produits écologiques, quand on voit le résultat :

Enfin, pour ce lundi de Pâques, le soleil était là et bien là, la randonnée était rodée, et notre hameau s’était fait tout beau pour la traditionnelle omelette du lundi de Pâques sur la place. Galembrun_5564

Mais, là, c’est une autre histoire, et une autre page à venir sur ce journal !