Et à Venise ? (2)

Et à Venise ? (2)

L’Italie continue de souffrir, tout comme beaucoup d’autres pays, c’est vrai. Nous devrions être depuis 5 jours à Naples, une ville que je ne connais pas, que je connaitrai peut-être un jour. Mais, vous le savez, mon cœur est resté à Venise (oui, bon, et aussi en Islande). Et à Venise, c’est comme ici, les habitants sont confinés. Et si j’ai bien lu, c’est même plus strict : E-Venise oui, bien sûr, il y a en plus beaucoup de contrôles. Par contre vous pouvez aller faire vos courses avec votre attestation, et comme à Venise, dès que vous avez besoin de quelque chose d’un peu particulier, il faut marcher, cela vous autorise à vous éloigner un peu plus. Et pour la promenade, ici c’est 200 mètres maxi autour du domicile. Je pense que c’est pour cela que les photos sont moins fréquentes sur la page de Luca et Daniela 😦 !

Depuis le 19 mars ( https://bborda-silvand.blog/2020/03/19/et-a-venise/ ) je n’ai trouvé que quelques photos, confinement oblige… Et comme aujourd’hui je n’ai pas eu le courage d’aller faire ma sortie autorisée, je me suis amusée à essayer de trouver les mêmes lieux en temps « normal », dans mes nombreuses photos, sans réussir à pouvoir faire la comparaison chaque fois. Et parfois, on a aussi peu de monde en temps ordinaire que maintenant… Par exemple, le Ghetto, quelle que soit la période où nous y sommes allés, il n’y avait presque personne. Et pourtant, j’en ai accompagné des amis à Venise, et souvent en période de Carnaval !

Ce n’est pas le cas sur la piazzeta San Marco, et encore, j’essaie toujours de patienter, d’attendre une éclaircie avant de faire la photo 😉 ! sauf une fois où j’étais tellement sidérée par tant de monde (après avoir passé la moitié de la journée dans des coins plus que calmes), que j’ai fini par faire une photo… quant à celle de nuit, bien sûr, en fin de journée il y a déjà bien moins de monde, beaucoup de « touristes » quittant Venise en fin d’après-midi.

Évidemment, la lumière de ces journées de mars est beaucoup plus vive que pendant celles de février… et je ne peux pas rivaliser avec les photos prises par Luca et/ou Daniela, bien plus belles que les miennes 😉 . Par contre, je n’ai pas réussi à trouver de photo du pont du Rialto en période « normale », je n’aime pas faire des photos avec la foule… Ni de photo du Sottoportego del Magazen, pourtant emprunté plus d’une fois ! Les photos sont du 21 et du 24 mars (2020). J’avoue n’avoir jamais vu le passage et encore moins le pont Rialto aussi vides de monde en pleine journée !

Le 23 mars, une photo de la Sculoa di San Marco et la place Zannipolo (photo où le bleu du ciel est fabuleux). Dommage, je n’ai pas retrouvé la photo avec les gamins jouant au foot contre le mur de l’église, le ballon tapant sur les tombes, mais j’ai un joli reflet d’une fin de journée. Mais là aussi, pas beaucoup de monde, c’était fin février 2012.

Autre place où flâner à Venise… le campo Santa Maria Nova. Bizarrement, alors que j’aime beaucoup cette petite place, je n’en ai pas de photo personnelle.

Voilà, petite visite de Venise entre le 21 et le 31 mars 2020… et à d’autres moments ! Pour ce soir, je vous laisse dans cette si belle ville. Ici le soleil semble de retour, après deux journées grises et froides. Je repartirai probablement tourner dans mon périmètre demain !

Hiver au printemps ?

Hiver au printemps ?

Et voilà, l’hiver est revenu ! Décidée tout de même à aller respirer un peu, j’ai commencé par chercher ce que je n’avais pas encore photographié sur le terrain 😀 . Par exemple, le jasmin d’hiver, le panier au coin du séchoir, les petites roses crème du rosier liane, et les verts mêlés des plantes sauvages ou volontairement installées par ci par là…

Finalement, un semblant de début de soleil, quelques mini trouées de bleu au milieu du gris, Flipelette qui visiblement avait envie de m’emmener un peu plus loin que le jardin, le bruit de tracteurs dans les champs voisins, une fumée… nous voici parties vers « chez Germaine » !

Deux tracteurs au travail. Et un grand feu. J’espère que ce n’est pas encore une haie supprimée… à se demander si certains ont bien compris la nécessité des haies, des lieux humides, d’un peu plus d’écologie, de respect de la biodiversité…

Du haut du champ, à côté de mon cognassier préféré, belle vue sur les environs. Tout au fond, à gauche, le village de Drudas avec son église, le château est caché par les arbres. De l’autre côté, des champs, quelques fermes. Au loin, des champs de colza en fleur. Et sur l’autre versant de la coulée verte, presque derrière moi, un petit bois où se mélangent couleurs hivernales et printanières.

Au retour (je n’ai pas dépassé 500 mètres autour du domicile 😉 ), je commence à repérer les orchis sauvages… zut, je n’avais pas le bon objectif, et c’est un peu flou. Je me rattraperai dans 10 jours !

Voilà pour ma sortie du jour. En bordure du champ, sur un vieux tronc coupé des champignons s’accrochent.

Et le vieux mur m’offre une symphonie de couleurs assorties à la journée. François a été enterré tout à l’heure. Presque dans la clandestinité. P….. de conerivirus 😦

Les arbres

Les arbres

S’appuyer contre un arbre, l’entourer de ses bras, s’asseoir tout contre. Et tout va mieux. Nous avons un très vieux chêne sur le terrain. Il marque une limite entre le terrain du voisin et le nôtre. En ce moment, alors que les acacias ouvrent leurs feuilles, lui est encore nu, il se prépare. C’est un peu mon phare dans les mauvais moments. On y a installé un nichoir pour les oiseaux, mais sert-il ou pas, on ne le sait pas. Il y a aussi un ballon-balançoire, irrésistible pour les enfants qui viennent. Il accepte tout, il grandit. Et nous aide à grandir.

Nous avons quelques chênes « remarquables » dans le village, mais les acacias et robiniers sont présents un peu partout. Chez nous, ils se mêlent aux sureaux, haies sauvages contre le vent d’ouest… et quand on voit l’inclinaison de certains troncs, vous comprenez combien parfois le vent d’ouest est « remarquable » lui aussi 😉 !

Pas de sortie au village aujourd’hui, juste le terrain. Et ce sont les troncs d’arbres, leurs écorces que j’ai eu envie de photographier. Éclatées, boursoufflées, rainurées, enveloppées de lierre, crevassées, elles disent toute la ténacité de la nature pourvu qu’on la laisse tranquille…

Sur les althæas, les « gendarmes » ou « cherche-midi » profitent des derniers rayons du soleil. J’ai l’impression qu’il y en a un peu moins cette année ? ou alors c’est que je n’ai pas surveillé ces « diables » à leur heure préférée ?

Et pour vous souhaiter une belle fin de semaine, une rose. D’un petit rosier planté dans un coin, un peu oublié, un peu piétiné lors des derniers travaux, mais tenace lui aussi !

Adishatz François…

Adishatz François…

Triste printemps pour Galembrun, François nous a quittés hier. Non, pas à cause du conerivirus, mais à cause de trop de maux accumulés. Un brin d’herbe ou un « palillo » avait un jour remplacé la cigarette, trop tard… mais le petit sourire en coin et l’œil bleu parfois un peu moqueur étaient toujours là. Il n’aura rien vu de son 79ème printemps. Sur la place, son banc reste orphelin. Dans le chemin du Commandeur, les poules continuent à gratter devant sa maison, mais les volets sont fermés. Adishatz, François ! Tu aurais pu attendre encore un peu, que nous puissions toutes et tous partager la tristesse de ta famille, au lieu de ça, lundi, nous serons chacun chez soi…

Alors j’ai fait un tour de village, comme il le faisait souvent… Le « centre ville », avec sa grande place partagée par une des 3 routes qui desservent les maisons du hameau. L’église, le cimetière, la mare, l’ancienne école, l’aire de jeux des petits, et la partie goudronnée, transformée selon les années en terrain de basket, en piste de patinage, et qui accueille bien sûr les festivités, vide-greniers, fête locale, omelette pascale, festival…

C’est vrai, notre hameau est très traditionnel, représentatif de la France rurale ! Statue de la Vierge, quelques croix, monument aux morts… (et beaucoup de fils électriques, téléphoniques… 😉 )

Iris et fleurs sauvages longent le bord des routes, les jardins sont rarement cachés, la glycine et les rosiers passent allègrement au-dessus des murs, une trouée entre les arbres d’un chemin et nous sommes en plein milieu des champs, des sentiers se cachent entre deux maisons, les places n’ont pas de noms de célébrités, les rues non plus…

Notre petite place semble le bout du monde pour les livreurs… quatre maisons, un chemin caché, un puits fermé (d’où le nom de la place !), et… les dames d’onze heures soigneusement épargnées par les tondeuses des « hommes verts » de la municipalité 😉

Voilà. Pas de monument célèbre (bien que dans l’église il y ait un tableau répertorié aux Monuments Historiques), pas de personnalités nées au village, pas d’artiste internationalement reconnu… mais du charme, du calme, on se dit bonjour, on échange un peu, on s’entraide si besoin.

Je terminerai avec une rose, un des plus beaux rosiers du village, contre le mur d’une vieille maison de famille… pour François.

Confinement J10

Confinement J10

Aujourd’hui, jeudi 26 mars, en ce moment (19h15), nous devions être avec nos amis en train de siroter un apéritif sur la piazza Bellini… du moins, c’était prévu dans le programme que j’avais imaginé pour notre séjour Napolitain. Corona en a décidé autrement. Peut-être ne connaitrai-je jamais Naples (il paraît que je suis vieille, selon les déclarations de nos gouvernants), peut-être y partirai-je une autre fois ? On verra ! Si vous avez envie de vous balader un peu, je vous propose un tour sur le site de mon frère, Jérôme Borda, photographe, http://www.waysofnature.com et de sa série « Carnet Napolitain ». En attendant, je tourne et retourne dans le jardin… toujours suivie (ou accompagnée ?) par Flipelette ! Mais il va vraiment falloir que je reprenne d’autres chemins, en respectant la distance réglementaire bien sûr ! 1 kilomètre autour de la maison… parce que bon, le cerisier, les pruniers, les pissenlits, les pâquerettes et les dames d’onze heures, je crois que j’ai un peu épuisé le sujet !!! Juste deux ou trois photos encore, parce que en cette fin d’après-midi le cerisier était vraiment magnifique, et on le retrouvera à la saison des fruits 😉 …

Si les chênes sont encore bien sombres, les acacias commencent à s’habiller…

Les coins fouillis restent toujours aussi fouillis… ce n’est pas encore que j’aurai un jardin digne des magazines 😉 ! Les feuilles d’acanthe débordent sur les fleurs sauvages, le deuxième pied de pivoine grimpe (aurai-je une fleur ? deux fleurs ? cette année…) malgré sa mauvaise exposition (le pauvre reçoit les rafales de vent d’ouest), et le vieux tronc d’arbre se creuse de plus en plus au milieu des herbes et du lierre.

Contre le mur de bois de la cabane, protégé de la pluie par une plaque de plexiglas (ou truc du même genre), les herbes (confinées…) dessinent un véritable tableau.

J’ai presque épuisé ma pile de bouquins… mais comme, par principe, je ne veux pas passer de commande chez Amazon, je vais reprendre quelques anciennes lectures. De circonstance 😉 . L’un raconte 6 mois sur les bords du lac Baïkal dans une isba, loin de toute civilisation (ou du moins de ce que nous appelons civilisation). L’autre est un chef d’œuvre, dont le titre est un clin d’œil à cette période que nous vivons. A bientôt !

Printemps confiné J8

Printemps confiné J8

Dans un courriel, une amie écrivait, à propos du confinement, « si on peut en rire… ». Bien sûr qu’on peut ! En France, nous n’avons pas de masques, nous n’avons pas de gel, nous avons le gouvernement le plus désorganisé et irresponsable qui soit, mais il nous reste l’humour… et il fleurit tout autant que le printemps, en ce moment. D’accord, parfois c’est plus de l’humour noir, qui vient du plus profond de notre colère, mais il est là.

Deux tristes nouvelles aujourd’hui, parmi d’autres bien sûr.

Et sinon ? J’ai fait mon petit tour vers les poules… accompagnée bien sûr par Flipelette.

De là, nous avons continué jusqu’au bout du champ voisin, là où le cognassier fleurit. Haies d’aubépine magnifiques sous le ciel bleu (et blanc, un peu).

Retour à la maison, et quelques pas dans le jardin. L’herbe coupée sent bon, au fond du terrain le soleil et l’ombre jouent entre les arbres, contre l’abri les fleurs alpines (on m’a dit que c’était une plante des Alpes…) sont superbes, dans un pot les pensées sauvages tournent leurs fleurs vers le soleil, et le rosier liane ne semble pas nous en vouloir pour la sévère coupe de printemps…

Fleurs du printemps par excellence, les pâquerettes se promènent partout, on a retrouvé l’entrée de l’ancien chemin, et le soleil couchant joue les coquets dans la vitre de l’appentis. Bonne soirée !

Londres, 2004

Londres, 2004

En vrai, puisque je suis retraitée, ce « confinement » ne me change guère, mis à part le fait que je ne peux plus me permettre des balades dans les bois voisins (honnêtement, seule dans le bois de Galembrun où je n’ai JAMAIS rencontré âme qui vive, je me demande si c’est plus grave que de demander aux actifs d’aller travailler…). C’est bien plus dans la tête que ça se passe, un mélange entre très grande colère contre ces gouvernements tueurs du service public et inquiétude pour ma famille, mon entourage.

Je me suis dit que, peut-être, un court voyage, genre retour vers le passé, vous plairait. Décembre 2004, Londres, 3 jours pour un Congrès (enfin, moi, je me suis baladée pendant que d’autres travaillaient). Je crois avoir déjà farfouillé dans mes disques durs de sauvegarde de photos pour un article « gothique », avec une balade dans les cimetières de Highgate ( https://bborda-silvand.blog/2019/11/02/gothique/ ), je ne vais donc pas vous y emmener de nouveau. Mais à tout hasard, si vous n’avez pas envie de lire tout l’article sur ces cimetières, je glisse quelques photos, vous verrez, ça donne vraiment envie de s’y promener… (pour le plus ancien visite guidée uniquement, et entrée libre pour le premier où se trouve la tombe de Marx)

Ce jour-là, j’étais persuadée que j’allais croiser Emma Thompson, et j’ai un peu traîné dans le coin où il paraît qu’elle vivait, visiblement un quartier chic… (je ne l’ai pas vue 😉 )

Après les cimetières, Camden et sa foule… deux mondes totalement opposés !

Comme je n’avais que 3 jours, je n’allais pas rater les grands classiques… la tour de Londres, le Tower bridge, histoires dans l’Histoire pas gaie du pays

Le Londres royal, Buckingham, Westminster et compagnie… imperturbables gardes à cheval ou à bonnets poilus, grilles dorées et rues bien gardées.

Et puis les immeubles, les modernes côtoyant les anciens, les taxis, les pubs, les façades décorées en ce mois de décembre 2004, le luxe de chez Harrod’s, les bus, la grande roue, les mouettes et les écureuils…

Nous y sommes revenus, en vrais touristes cette fois, et pour une semaine, en 2015 (voir, si ça vous dit, les pages sur Londres (https://bborda-silvand.blog/2015/09/26/londres/ et suivantes, Londres 1 / Londres 2 / 3 / 4 et 5). Nous avions envie d’y revenir. Mais… Pourtant, en retrouvant ces vieilles photos, je me dis que c’est une belle ville, et que peut-être, pourquoi pas, un jour… Heu… depuis que je sais qu’on est déclaré « vieux » à 70 ans, je ne sais pas si j’aurai encore le temps de voir tout ce que j’aimerais voir ou revoir !

Confinement J6

Confinement J6

Oui mais, le dimanche, c’est marché à Launac… donc nous voilà partis avec nos visas, chercher pain et légumes pour les deux familles de la Mathusine. Tout était bien organisé, flèches de circulation, barrières, et chacun a respecté tout comme il faut. Du coup, pour les fruits et légumes, il y avait une looooongue queue, les personnes en quinconce, bien espacés. Plutôt amusés, mais respectueux et disciplinés. Personne ne touchait aux légumes et fruits sauf le marchand. Chacun son tour. Super. Quand on pense aux débordements que certains nous racontent en ville… Le marché a duré plus longtemps, mais c’était pour la bonne cause 😉 ! et j’ai eu le temps de faire une photo du château, pour le plaisir…

Repas en famille, tranquille. Et une très courte sortie, pour apporter aux poules les épluchures du jour ! Elles sont habituées, et même on dirait qu’elles ont repéré quand j’arrive, bien avant de me voir… (et pour le coup, quand on parle confinement, elles savent ce que c’est…)

Par contre, autour d’elles, il y a de la place ! Et une belle vue sur le bois de Galembrun, au fond de notre mini vallée. Tout est vert de chez vert en ce moment !

Les vieilles machines agricoles abandonnées sont de plus en plus entourées de verdure…

Les arbres bourgeonnent, et j’aime bien ces « fleurs » chevelues sur les érables ( ?? ). Et comme aujourd’hui il n’y avait presque pas de vent, je m’en suis donnée à cœur joie 😉

La haie de lilas commence à fleurir, tout en haut des arbustes. Les fleurs des lauriers de haie (laurier palme caucasica, j’ai cherché le vrai nom !) sont assaillies par les abeilles. Pervenches, pissenlits, et monnaie du pape mélangent le bleu, le violet, l’or et le blanc au milieu des herbes. C’est le début du printemps !

Tous mes souhaits pour que tout aille au mieux pour vous, votre famille, votre entourage ! N’oubliez pas qu’un petit coup de fil, en ces temps de confinement, aux ami-e-s, aux parents, fait plaisir, et peut aider à remonter le moral… je pense surtout à mes ami-e-s citadin-e-s, resté-e-s en ville où certaines personnes peuvent être un peu agressives (j’ai discuté une heure cet après-midi avec une amie qui vit en ville, qui a dû fermer son cours de danse, et qui a beaucoup de mal à supporter moralement cet « abandon »…). Et même si le savon utilisé très souvent assèche les mains 😉 , c’est tant pis, lavons-nous les mains. Prenez soin de vous !

Le printemps en 2020

Le printemps en 2020

Un printemps pas comme les autres, mais il est bien là. Quel dommage de ne pas pouvoir profiter de tout ce renouveau, je pense aux citadins en particulier, à qui toute sortie sauf autour du pâté de maisons est interdite. Si mes images peuvent vous apporter un peu de ce nouveau printemps, c’est avec plaisir que je partage ! Nous avons un jardin, je peux sortir dans les alentours immédiats pour respirer, et voir la nature renaître, c’est une chance et je le sais. Une très courte balade autour de notre « pâté de maisons », pour dé-rouiller le genou, apporter un paquet de fromages de chèvres (vendredi, jour de livraison !) à une amie, et retour à travers le champ de Germaine. La mare du village, superbe. Quelques point d’eau dans notre mini vallée, dont un en travaux… pourvu qu’il ne disparaisse pas, comme tant de zones humides dont pourtant la terre a besoin…

Dans les haies, sur les bords des fossés, tout est vert. Et blanc. Mais pas-que !

Le cognassier en haut du champ est tout en bourgeons. Une fleur ouverte…

Près de la maison de Germaine, les soucis s’étalent au soleil sans honte aucune, envahissent le vieux banc, tandis que les arbres fleurissent (avec le vent, ce n’était pas facile de photographier ces fleurs « chevelues »…), et je retrouve parmi les herbes ces belles sauvages lumineuses. J’ai aussi repéré où se trouvent les orchis sauvages, elles fleuriront dans un ou deux mois.

De retour chez nous, dans le jardin, le cerisier est tout ennuagé de fleurs blanches, le laurier se pare de fleurs dorées sur feuillage vert sombre, et dans mon coin fourre-tout les petits cyclamens se mêlent aux clochettes sauvages récoltées le long des fossés il y a deux ans… pendant que les acanthes se préparent pour l’été.

Pause goûter, au calme, en regardant les oiseaux aller et venir autour des mangeoires.

De l’autre côté du village, les champs de colza sont aussi en fleurs, je vais essayer d’aller y faire un saut, un autre jour, c’est encore dans ma sphère autorisée je crois. Le bois de la Pleysse nous est interdit, le tour du lac et le parc de Launac aussi, dommage. Respectons les consignes, et prenez soin de vous.

Et à Venise ?

Et à Venise ?

Je voudrais aujourd’hui partager photos, textes, venant de Venise. Venise confinée, mais grâce au progrès (j’en conviens, progrès pas toujours bénéfique) nous en avons des nouvelles. Depuis les débuts de cette épidémie devenue pandémie, les messages ont évolué. Parce que, honnêtement, les tout premiers jours, qui croyait que ce fichu COVID19 allait bouleverser autant notre Terre ? Et bien nous y sommes. Je pense que très rares sont celles et ceux qui n’ont encore pas compris qu’il fallait tout faire pour empêcher la propagation du virus, pour aider les personnels de santé, en ne sortant pas pour un oui pour un non, etc etc. Je n’en rajoute pas. Et donc, Venise, ces jours de quarantaine est désertée par les touristes, et retrouve une vie différente, oubliée, qu’elle avait peut-être perdue dans la folie touristique… (photo e-venise page FB )

« Amis italiens,
Vous êtes un pays courageux.
Les mesures que vous avez prises pour protéger vos anciens au prix de votre économie, font de vous un modèle pour le monde entier. Aujourd’hui vient d’être annoncé que nous allons être privés de la beauté de votre pays pendant un mois.
Au delà de la terrible perte pour nous de cette si précieuse source d’inspiration, nous vous faisons une promesse.
Nous aussi nous prendrons nos responsabilités.
Nous vous promettons de ne surtout pas oublier votre geste et le désastre économique que cela va représenter. Nous vous promettons de revenir dès que cela sera possible plus que jamais en touriste responsable et respectueux de votre si beau et si indispensable pays. Plus que jamais, nous sommes aujourd’hui avec vous. »
10 mars 2020, Les Ailes de Venise. ▶️ https://www.lesailesdevenise.com/

« Je vous écris d’une ville coupée du monde. Nous vivons ici dans une parfaite solitude qui n’est pas le vide. Nous prêtons chaque jour un peu moins attention à ce que nous ne pouvons plus faire car Venise, en ces jours singuliers, nous ramène à l’essentiel. La nature a repris le dessus. L’eau des canaux est redevenue claire et poissonneuse. Des milliers d’oiseaux se sont installés en ville et le ciel, limpide, n’est plus éraflé par le passage des avions. Dans les rues, à l’heure de la spesa, les vénitiens sont de nouveau chez eux, entre eux. Ils observent les distances, se parlent de loin mais il semble que se ressoude ces jours-ci une communauté bienveillante que l’on avait crue à jamais diluée dans le vacarme des déferlements touristiques. Le tourisme, beaucoup l’ont voulu, ont cru en vivre, ont tout misé sur lui jusqu’à ce que la manne se retourne contre eux, leur échappe pour passer entre des mains plus cupides et plus grandes, faisant de leur paradis un enfer.
Venise, en ces jours singuliers, m’apparaît comme une métaphore de notre monde. Nous étions embarqués dans un train furieux que nous ne pouvions plus arrêter alors que nous étions si nombreux à crever de ne pouvoir en descendre! A vouloir autre chose que toutes les merveilles qu’elle avait déjà à leur offrir, les hommes étaient en train de détruire Venise. A confondre l’essentiel et le futile, à ne plus savoir regarder la beauté du monde, l’humanité était en train de courir à sa perte. Je fais le pari que, lorsque nous pourrons de nouveau sortir de nos maisons, aucun vénitien ne souhaitera retrouver la Venise d’avant. Et j’espère de tout mon cœur que, lorsque le danger sera passé, nous serons nombreux sur cette Terre à refuser de réduire nos existences à des fuites en avant. Nous sommes ce soir des millions à ignorer quand nous retrouverons notre liberté de mouvement. Soyons des millions à prendre la liberté de rêver un autre monde. Nous avons devant nous des semaines, peut-être des mois pour réfléchir à ce qui compte vraiment, à ce qui nous rend heureux. La nuit tombe sur la Sérénissime. Le silence est absolu. Cela suffit pour l’instant à mon bonheur. Andrà tutto bene. »
Arièle Butaux, 17 mars 2020. Photo trouvée sur la page FB Les ailes de Venise.

Et surtout, un grand MERCI à Luca et Daniela ( https://www.e-venise.com/ et page FB) pour leur photo quotidienne et leurs commentaires. Au jour le jour, avec leurs photos, j’ai vu la ville se vider, se calmer, et retrouver toutes ses beautés parfois cachées (gâchées ?) par la foule. Du moins sur ses circuits les plus touristiques… car je me suis promenée dans certains quartiers de Venise absolument déserts en pleine période de Carnaval ! Je me permets donc de copier leurs photos, depuis le début de ce mois jusqu’à il y a 1 heure… Voici leur page (mise à jour ce jeudi 19 mars) à propos de COVID-19 à Venise : https://www.e-venise.com/coronavirus-covid-19-venise-italie.html .

« Da ieri sera a mezzanotte, ci siamo anche noi, nous y sommes nous aussi, tutti, francesi, italiani, grandi, piccoli, belli, non belli, simpatici, meno simpatici, intelligenti, meno intelligenti ma affatto stronzi 🙂…tutti mano nella mano ma…senza toccarsi 😉 Forza Francia e Italia insieme 🇮🇹🇫🇷🌹😘  » (page FB Les ailes de Venise, le 18 mars 2020)