Vivement la retraite !

Oui, je suis déjà retraitée, « jubilada » comme on dit en espagnol, et avouez que c’est tout un programme, et bien plus joli que retraitée qui ressemble un peu à une fin de bataille 😉 ! Mais c’est terrible, j’ai l’impression d’être encore plus bousculée que lorsque je partais travailler… Même pour une « jubilada », croyez-moi, les fins d’année scolaire sont bien occupées. Quand, en plus, s’ajoutent des dates impératives « pour raisons familiales », les jours défilent défilent, et même pas le temps de sortir l’appareil photo ! Tenez, dimanche dernier, pour la fête du village, je n’ai pas fait une seule photo du spectacle proposé l’après-midi… d’accord, j’y participais un peu, mais j’aurais tout de même pu garder l’appareil pas trop loin, et ben non, le stress du spectacle, peut-être… ah non, tout de même, je ne vais pas recommencer à perdre les pédales pour quelques pas de sévillanas pas totalement « enregistrées » … surtout que là, l’essentiel, c’était le plaisir de danser. Ben oui, j’aime le flamenco, les sévillanes, et ce n’est que depuis que je suis retraitée que j’ai osé m’inscrire aux cours. D’accord, pour le flamenco, c’est un peu tard, et en plus mes genoux ne tiendraient certainement pas le coup ! Mais pour les sévillanas, quel bonheur. Surtout quand on est beaucoup à danser ensemble, comme lors des deux dernières éditions de « Toulouse l’espagnole », sur les bords de Garonne.Toulouse l'espagnole-23jun12_2906 Donc, écrivais-je, dimanche dernier, c’était la fête au village, une fête bon enfant, avec un repas sur la place du village, un bal et le feu de la Saint Jean le samedi soir, et plein d’animations le dimanche, mais pas de ces grosses animations avec musique à fond la caisse, non, des jeux, le spectacle « de fin d’année » des élèves des cours de Guillemette, et une course de brouette pour terminer la journée ! Super ambiance, familiale, conviviale, un moment de plaisir tranquille. Sauf que, quand on est dans les bénévoles qui organisent ça, c’est par moments un peu de « bousculade ». Qui est donc arrivée, cette bousculade, à m’en faire oublier l’appareil photo lors du spectacle !

Mais je m’égare, je m’égare. Or donc la bousculade du retraité, disais-je, fait que j’ai l’impression d’être complètement dépassée par le temps, en permanence. Heureusement, de temps en temps, ces « raisons familiales » évoquées au début permettent de coincer deux ou trois jours qui ouvrent une parenthèse, une pause obligatoire. Pour nous, pour moi, ce furent ces deux journées bisontines, et les deux journées de route qui les ont encadrées. Moment avec la famille, moments avec les amis, balade en ville pendant que les uns et les autres étaient occupés à des choses très sérieuses. L’occasion de retrouver le calme (relatif, avec les jeux des enfants et le manège) du parc Micaud au bord du Doubs, de guetter un échassier (héron ? grèbe ?) en train de pêcher dans la « chute » du Doubs, de découvrir encore de nouvelles curiosités sur les façades des immeubles gris-bleu, de visiter la maison de Victor Hugo et de me dire que mon père avait bien raison de dire que ce type était extraordinaire. Alors, si pour une fois je n’ai pas rapporté des centaines d’images, en voici tout de même quelques unes. Je n’avais pas oublié l’appareil.

Et, sur la route du retour, un petit arrêt au-dessus de Clermont-Ferrand. Une ville que j’aimerais bien aller redécouvrir, aussi ! Les photos sont prises de très loin, mais cette cathédrale noire au milieu de la vieille ville est tellement étonnante.

Voilà. Maintenant, en vue, le dernier spectacle de « fin d’année », dimanche à Grenade sur Garonne, où je vais essayer une fois encore de ne pas mélanger les pas… Puis ce sera la dernière ligne droite avant le festival « Danses pour Tous » ( http://www.festivaldansespourtous.fr ), à Galembrun : il ne nous restera plus que 16 jours avant l’ouverture.

Mais vous verrez, ça vaut vraiment la peine de venir jusqu’ici, du 14 au 20 juillet !!!!!

Entrez donc !

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C’est ainsi : j’aime les portes. Je n’aime pas les clefs, je n’aime pas les portes fermées, les grands portails bardés d’électronique que l’on trouve aujourd’hui… ils étaient plus beaux (et tout aussi dissuasifs je pense), ceux qui étaient bardés de ferrures, avec de belles serrures dont la clef tenait à peine dans la main…

Oui, c’est amusant, les trousseaux de clefs qui tintinnabulent, mais bon, à part montrer qu’on a quelque part des choses précieuses à protéger, à quoi ça rime ??? J’aimais bien, j’aime bien, les maisons entourées d’espace, ouvertes sur la rue, sur l’invitation à entrer.

Je trouve triste de voir que la première chose que fait un nouveau propriétaire c’est s’entourer d’un grillage bien haut, bien voyant. Refus, rejet des autres, s’enfermer, se protéger ? De quoi, de qui ? La semaine dernière, le chien de notre voisin s’est glissé sous la haie pour poursuivre un chat, mais le pauvre n’arrivait pas ensuite à revenir chez lui par le même chemin. Notre voisin restait derrière notre petit portail a appeler son chien… je peux vous assurer que notre vieux portail (datant du temps où nous avions deux gentils chiens que nous ne voulions pas voir disparaître quand nous allions travailler) n’a rien d’un portail dissuasif, et que beaucoup d’habitants du village le savent, mais le voisin n’osait pas le pousser… je crois que maintenant il sait, lui aussi, car il a bien fallu qu’il entre pour récupérer son joli Filou qui ne voulait pas que je l’approche ! Bref… Personnellement, j’ai du mal à résister à l’invite d’une porte ouverte. Je sais, ce n’est pas toujours bienvenu, et peut être considéré comme une intrusion à la vie privée plutôt que comme l’envie de faire connaissance, de partager… un joli jardin, une petite cour fleurie… Alors souvent, je me contente de photographier ces portes, agressives, tendres, lumineuses, accueillantes, tristes, abandonnées, leurs vieux heurtoirs, leurs décorations comme on n’en fait plus, parfois semblant refuser toute intrusion, parfois au contraire invitant à frapper et entrer.

Entrées de palais, d’hôtels, de maisonnettes, Parisiennes, Toulousaines, Islandaises, Chinoises, Ecossaises, de France, d’ailleurs, ouvertes ou fermées, elles sont une tentation à l’imagination, un pied de nez à la logique (comme la porte de cette maison de Mc Intosh à Glasgow), une invitation vers les grandeurs passées, une ouverture sur la douceur présumée d’une maison, un souvenir d’autrefois, une entrée vers la découverte d’un autre monde…

Il y a aussi celles qui ont décidé de se faire remarquer… pour faciliter les recherches des usagers… mais aussi juste pour le plaisir d’éclairer la rue, de faire pétiller les yeux des passants !

Voilà, ce sont « mes » portes, et je n’ai pas fini d’en rencontrer, comme elles n’ont pas fini de me surprendre, me questionner, m’inviter. Lac Mouriscot_2829Mais je ne pense pas vous étonner si je vous dis qu’aux grilles monumentales de palais je préfère cette entrée découverte au bord d’une maison de ma Basquaisie .

Enfin, plutôt que de jouer à l’indiscret lorsqu’une porte est entr’ouverte, faisons nôtre ce proverbe tunisien : « la politesse est une clef d’or qui ouvre toutes les portes », et peut-être les occupants de la maison nous ouvriront en grand leur chez eux ? Nous découvrirons alors peut-être non seulement des trésors d’architecture, mais aussi des trésors de convivialité et d’amitié ?

L’origine d’un monde

Simili plagiat… mais comme c’est à Ornans que je voulais vous inviter, c’est en tout bien tout honneur ! Ornans, Courbet, les paysages du Jura, l’enfant au trident, une ville, oh, pas bien grande… avec de beaux monuments, des sculptures inattendues, de belles arcades, et les maisons qui se mirent dans la Loue.

Tout en haut, au-dessus de la ville, le château, dont Courbet a peint les maisons…

Après la visite du musée Courbet tout nouvellement et magnifiquement rénové dans la maison où vécut le peintre et sa famille, un petit tour à Flagey où la ferme de la famille Courbet vous ouvre ses portes, et plus encore.gustave-courbet-chene-de-flagey Si vous aimez les petits villages, les grandes fermes comtoises, le comté (dans le village, la fruitière fabrique un comté extra…), les grands espaces, et les maisons où l’on se sent bien, c’est là qu’il faut aller : les chambres d’hôtes (trois chambres) de la ferme de Flagey vous permettront de rêver tout à côté de la chambre de Courbet, ce qui n’est pas donné à tout le monde, avouez-le !Et vous pourrez ensuite randonner comme si vous étiez dans un tableau de Courbet, de la « fontaine aux vipères » (les lavandières du village) à la grotte de la Loue, ou aux sources du Doubs, vous vous promènerez sur le pont de Nahin, ou dans ces paysages de campagne aussi verdoyant que ceux de ma Basquaisie…gustave-courbet-view-of-ornans-1864ils ne seront peut-être pas aussi bucoliques que du temps de Courbet, mais je suis sûre que l’imagination arrangera ça…

Un lien pour en savoir plus ? Bien volontiers : http://www.musee-courbet.fr .

Bonne balade !