fantastique nature !

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De retour du repérage pour notre prochaine randonnée, autour de Galembrun. Si d’ici une semaine madame Météo ne nous bombarde pas de pluie, peut-être pourrons-nous passer le Marguestaud… mais pour le moment, nous avons droit aux chutes du Marguestaud, et sauf bottés on ne le passera pas. Et des bottes pour randonner, ce n’est pas tout à fait ça ! J’ai donc dû (encore une fois) rebrousser chemin, et trouver une autre solution. Mais là n’est pas l’objet de cette page, non, si j’ai mis en titre « fantastique nature », c’est que j’ai fait quelques intéressantes rencontres.

Dans le champ voisin de la maison, partie à la recherche de l’orchidée à tête d’araignée (ophrys aranifera), j’ai trouvé une nouvelle orchidée sauvage, qui n’était pas apparue jusque là. Je ne sais pas son nom, il faut dire que les orchidées sauvages sont incroyablement nombreuses, et toutes avec des noms impossibles à retenir… Tenez, cette serapias vomeracea, avouez, drôle de nom tout de même ! un nom bien à la ressemblance de cette orchidée, figurez-vous, qui semble effectivement vomir ! Il y a aussi cette autre orchidée au rose mauve resplendissant, et celle-là, je la retrouve un peu partout dans les environs. Dommage, si les insectes semblent beaucoup l’apprécier, elle ne semble pas apprécier notre terrain, pourtant voisin…

Par contre, ma belle orchidée araignée, a bel et bien disparu. Ou je suis arrivée trop tard ? Ou trop tôt ? Mais la nouvelle est bien rigolote, genre princesse à qui une sorcière aurait jeté un sort, condamnée à voir sortir de sa jolie bouche des rubans tout frisottés…

Et puis et puis… une bellissima demoiselle perchée tantôt sur des ronces, tantôt sur des branches de genêts m’a accompagnée un bout de chemin, quelle merveille toute en délicatesse ! Sans oublier cet insecte aux couleurs du Stade, cette charmante butineuse, et ce papillon difficile à saisir…

Heureusement, l’agriculture intensive est un peu freinée dans mon petit coin de campagne par des (petits, mais combien accueillants) bois, par des collines, et ainsi restent encore préservées quelques beautés de la nature, devant lesquelles j’espère que nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants pourront s’extasier encore de longues années…Galembrun31mai14_2671 et moi continuer à admirer ce rouge si beau des coquelicots ! J’espère !

ah… les vide-greniers…

Chez nous, dans notre hameau, c’est chaque année le 8 mai. Et quelques jours avant cette date, en général, dans la maison, c’est un peu le bazar. Surtout du côté de la Mathusine Junior, quand les pitchounes doivent faire le tri dans ce qu’elles vont essayer de vendre, ou ce dont non décidément non elles ne veulent pas se séparer… Au village dont le hameau de Galembrun dépend, c’est le jeudi de l’Ascension. Le grand et magnifique parc de Launac devient alors le temple de la « foirfouille » ! Si, au tout début de ce genre d’activité, on arrivait à faire quelques belles trouvailles, il faut reconnaître que ce n’est plus tout à fait pareil… « ça, c’était avant »… Car on y rencontre vraiment le meilleur et le pire !  Les « vendeurs » se plaignent de ne pas vendre, les acheteurs se plaignent que c’est trop cher, mais j’en connais qui, dès la belle saison (ou la supposée belle saison…), ne manqueraient pour rien au monde un vide-greniers, et gardent d’un dimanche à l’autre leur remorque prête dans un coin du garage !

Un ami appelait ça « la foire à la pezouille », jolie expression régionale. Car il faut avouer qu’on y trouve vraiment tout et n’importe quoi, porte-clefs et phares de voitures, poupées et poupons, vêtements et chaussures, vieux journaux pour nostalgiques, collections diverses qui ont quitté leurs étagères, vaches, chouettes, boîtes en fer (j’ai même vu une boîte, vide bien sûr, de café dont je tairai la marque, vendue 1 €… faut le faire !), peluches et doudous, pneus, services de table « anciens », ferrailles de toute sorte… nous avons vu aujourd’hui, au milieu de toute cette farfouille, deux anciennes et belles clarinettes vraiment magnifiques. Mais nous n’avons pas osé en demander le prix…Launac 29mai14_2641

Pourtant, malgré le soleil, malgré les amis, les connaissances rencontrées pendant cette balade, malgré les sourires, quelque chose me gêne lors des vide-greniers. Certes, il y a le plaisir de faire une jolie découverte parfois, la possibilité de s’habiller ou d’habiller les enfants à bon prix, la joie pour les plus jeunes de pouvoir s’offrir des jouets sans casser leur tire-lire. Certes, certains deviennent des professionnels des vide-greniers en achetant pour revendre, et tous ne le font pas par nécessité ni besoin. Mais devant ce déballage de vies exposées aux yeux de tous, je ressens parfois un peu de tristesse…

la vie en rose

Et tant pis si ce n’est pas la mode, tant pis si je préfère le rouge franc des coquelicots, je peux bien pour une fois vous offrir une page toute en rose !

Car ce matin, le premier est arrivé, tout échevelé :

Et tout autour, tous les roses se sont sentis valorisés, rose mauve du pourpier, rose acidulé des roses anglaises, rose tendre des plus discrètes, les insectes se sont mis au travail, passant d’une fleur à l’autre,

et dans le cœur d’une rose, abîmé par la pluie de lundi, un superbe scarabée se promenait…scarabée_2603

Petits sourires du jour !

 

 

 

 

 

Vacances au Pays

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Une semaine de vacances au Pays Basque, c’est une semaine riche en découvertes, en trésors, en grand bol d’air, en rencontres.

Une semaine au vert… aux verts, même, puisque c’est toute une palette de vert qui s’offre à nos yeux dès qu’on quitte le bleu de l’Océan et de la côte Basque. Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup associer le vert et le bleu, mais dans les Landes ça ne se faisait pas, et j’entendais souvent « vert e blu, qu’em fouti de tu » (orthographe non garantie, purement phonétique, n’ayant plus entendu cette phrase moqueuse depuis fort longtemps, et ne l’ayant jamais lue, qui plus est). Et pourtant, le vert et le bleu sont souvent associés par dame Nature, et le Pays Basque est un des plus merveilleux tableaux en vert et bleu qui soit offert ! Que ce soit le long de cette belle route de la corniche, de Socoa à Hendaye, côté Océan avec les falaises vertigineuses plongeant dans l’Océan ou côté montagne avec la Rhune à l’horizon, cette montagne mythique du Pays Basque, que ce soit dans l’intérieur du pays, montagnes et champs opposant leurs verts au bleu du ciel, les amoureux du vert sont comblés !

Oui, bon, d’accord, il y a une raison à tant de verts… c’est que le ciel n’est pas toujours bleu…

Mais le pays est si généreux en beautés de toutes sortes, les Basques si passionnés par leur culture, si fiers de leur Histoire (et ils ont bien raison)… Les églises rivalisent de statues, de dorures, de boiseries bien cirées, Ciboure, Aïnhoa, Arcangues, Saint Jean de Luz, Zugarramurdi, Sare, Bayonne, et beaucoup d’autres qui n’étaient pas au programme de ces journées de vacances ou dans lesquelles nous ne sommes pas entrés…

Villages pimpants aux murs blanchis à la chaux et aux couleurs « basques », rouge sang de bœuf, vert, parfois bleu. Bayonne et ses maisons bien alignées le long de la Nive. Par moments, le touriste a un peu l’impression d’être dans un village-musée… a du mal à se croire dans un pays qui vit, et pourtant !

Les paysans, les artisans, sont fiers de leur métier, veillent à garder une agriculture à taille humaine et raisonnable, à conserver leur patrimoine pour les générations futures.

Par exemple la famille Tambourin à Saint Etienne de Baïgorry qui fabrique du fromage de brebis « ardi gasna », le vrai Ossau Iraty, celui qui a une belle tête de brebis sur sa croûte ( http://www.fromagetambourin.fr ), un très bel accueil, un fermier passionné par son métier, soucieux de faire partager son amour pour son Pays, ses convictions, j’ai vraiment beaucoup apprécié l’engagement de cette famille. Par exemple l’atelier de makhila de Larressore, fabrique familiale, dont les fenêtres (grandes baies vitrées) donnent sur la place du fronton, vous laissant tout loisir de regarder les artistes artisans travailler ( http://www.makhila.com ). Par exemple l’atelier du piment à Espelette, où le jeune Julien vous ferait croquer sans sourciller un piment entier tellement son enthousiasme est communicatif ( http://www.atelierdupiment.com ). Par exemple la chocolaterie Laia, à Saint Etienne de Baïgorry, qui « se contente » de la clientèle du village et de la vallée, mais vous fait déguster des chocolats dignes des plus grands ( http://www.laia.fr ). Par exemple la découverte du cochon Kintoa, dans la vallée des Aldudes, revenu enfin dans ses montagnes et ses pâturages, où la dégustation à la fin de la visite pourrait à elle seule suffire à vous rassasier ( http://www.pierreoteiza.com ), et vous empêcher de faire quelques belles découvertes gastronomiques dans un petit restaurant sur la place du village, entre l’église et le fronton…

Et tous les guides rencontrés, visiblement heureux (ou alors ils cachaient bien leur mauvaise humeur !) de nous aider à découvrir les trésors de leur région, l’Histoire et les histoires du Pays Basque. Le moulin de Bassilour, discrètement caché dans la campagne de Bidart. Le Musée Basque rénové à Bayonne, superbe, riche de tableaux, d’Histoire. Le château d’Abbadia à Hendaye avec ses kyrielles d’animaux, ses curiosités, ses pièces à vivre époustouflantes. La belle maison basque Ortillopitz, à Sare, où l’on s’attend (merci au guide si vivant et intéressant !) à croiser le jeune maître en descendant l’escalier, à converser avec les vieux maîtres au coin de l’âtre ( http://www.ortillopitz.com ). Zugarramurdi, la grotte et le musée des Sorcières, pas celles des contes, non, mais celles des personnes trop différentes des autres, celles qui font peur aux autorités, et que l’on brûlait au nom de la morale. Dommage, photos interdites dans les grottes d’Oxocelhaya, aux beau drapés multicolores. Interdites aussi dans celles de Sare, magnifiquement mises en valeur (trop peut-être ?), au parcours initiatique étonnant.

Et toutes ces petites curiosités rencontrées au fil des visites, sculptures, heurtoirs de porte d’entrée, chardon protecteur…

Curiosités naturelles ou traditionnelles, personnalités soucieuses de partager et de protéger « notre » avenir, des montagnes et vallées jusqu’à l’océan, décidément quel beau pays que mon pays, en bleu, en vert, en rouge, en blanc !

Photos interdites aussi, dans la belle villa de la famille Rostand, Arnaga à Cambo… tant pis pour vous, il vous faudra y aller ! mais j’ai volé pour vous ces deux roses, dans le jardin…

A travers la vitre…

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Décidément, drôle de printemps ! Giboulées de mai, un jour l’été, le lendemain l’hiver… il neige même, neige de fleurs d’acacia qui volent et couvrent le jardin et la terrasse. Par la fenêtre de la cuisine, ce matin, c’était bien joli.

Et un mot en amenant un autre, une idée en apportant une autre, pourquoi ne pas vous parler de fenêtres ? mais pas n’importe quelles fenêtres. Et oui… celles de Venise. Non pas que nous n’ayons pas de belles fenêtres chez nous, mais tant qu’à rêver d’ailleurs…

Au fil de nos déambulations dans la ville, de la plus humble à la plus princière, les fenêtres parfois dévoilent un pan de lumière, nous laissent imaginer les trésors cachés des palazzi. Derrière leurs plantations, les fenêtres gardent le calme secret d’un ancien palais, ou la tranquillité de vie d’une maisonnette dans Cannaregio. Et derrière la vitre du vaporetto, Murano défile un soir de pluie…

Devant ces fenêtres Renaissance les balcons semblent tous attendre (tant pis pour Vérone !) que Juliette et Roméo s’enlacent. Des sculptures ennoblissent des murs décrépits, noircis par le temps, des jardinières soulignent l’élégance d’une belle fenêtre ancienne, des volets entr’ouverts incitent à la rêverie. Qui attend derrière celle-ci ? Qui épie derrière celle-là ? Quelle main entr’ouvre ce rideau ? Pourquoi ici cette tristesse, cet abandon ? Quelle fête se prépare sous ces lustres allumés ? Et quel mystère se cache derrière ces ouvertures ovales accolées aux portes ? Elles doivent bien avoir une fonction, un nom, et certaines sont si belles !

Pour le voyageur curieux, c’est tout un livre d’histoires qui défile…

J’ai dit « curieux », je n’ai pas dit « voyeur »… Venise2014_2463

« Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. » (Petits poèmes en prose, C. Baudelaire)

« … au mois de mai la rose »…

« Elle s’habillait lentement, elle ajustait un à un ses pétales […] Sa toilette mystérieuse avait donc duré des jours et des jours.

Et puis voici qu’un matin, justement à l’heure du soleil, elle s’était montrée.9mai14_2425

Et elle, qui avait travaillé avec tant de précision, dit en bâillant:

– Ah ! Je me réveille à peine… Je vous demande pardon… Je suis encore toute décoiffée… »

 

 

Le petit prince, alors, ne put contenir son admiration :

-Que vous êtes belle ! »

A. de Saint-Exupéry (et P. de Ronsard, pour le titre)

Au jardin, 4…

Enfin, enfin, le jardin se réveille… Parmi tout le vert, voici que le cerisier rougit, les roses dévoilent leurs pétales, préparent leur sortie, les iris bleutés vont bientôt laisser la place aux dorés, ma belle de Shanghai, pivoine rapportée il y a plus de douze ans, se décide à ouvrir son cœur (une seule fleur par an depuis 3 ans !!!, un éclair rose indien au milieu du vert de mes herbes folles), le lilas ne nous gâte pas beaucoup cette année, mais les bourdonnants de toute taille se bousculent autour de la fausse lavande ? lavande papillon ? bref, de cette magnifique plante mauve vif qui refleurit courageusement chaque année !

Belle fin de semaine à vous !

festival Oingt_2405Et si vous passez pas loin de Galembrun (31330 Launac, entre Grenade sur Garonne et Cadours), le 8 mai, venez nous rendre visite, c’est le vide-greniers ( http://www.animation-galembrun.com/ ), il va faire beau, et vous pourrez chanter avec « les manivelles Cathares » et leur orgue de Barbarie…

Vive le 1er mai !

Si le premier mai est devenu depuis longtemps cette fête internationale des travailleurs que nous connaissons et fêtons aujourd’hui, on trouve aussi chez les Celtes cette date ! Le 1° mai était la date à laquelle on passe de la saison sombre à la saison claire. Depuis 1889, elle célèbre les combats des travailleurs, en mémoire du 1° mai 1886 de Chicago. Histoire avec un grand H ou anecdotes, mélangeant les genres, le muguet en est devenu l’emblème, depuis les Celtes jusqu’à nos jours, en passant par le Moyen Age ! 1°mai_2334

Tant pis pour celles et ceux qui pensent et disent bien fort « ça ne sert à rien », tant pis pour celles et ceux qui préfèrent « honorer » Jeanne d’Arc ce jour-là (la pauvre s’en passerait bien, si vous voulez mon avis), moi j’aime ce jour-là aller marcher avec les « copains », celles et ceux qui croient encore en l’Humain, au vrai partage des richesses, et qui essaient de faire vivre encore et encore la solidarité. L’occasion de rencontrer des ami/e/s perdus de vue, discussions avec l’un, avec l’autre, ambiance détendue et chaleureuse bien plus que revancharde et excitée… 1°mai2014_2353

C’est aussi l’occasion de (re)découvrir la ville… un beau portail par ci, des balcons ouvragés par là, un bar que l’on ne connaissait pas… détails qui, au détour d’une discussion, accrochent l’œil quelques secondes, vous font rester quelques pas en arrière où vous rencontrez d’autres personnes, et c’est reparti…

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J’aime cette matinée de marche, pour toutes ces raisons.

Je souhaite que ce 1°mai vous apporte tout le bonheur possible, et puisque ces brins de muguet représentaient déjà sous les Celtes un porte-bonheur, qu’ils continuent encore longtemps !