Brouillard sur la ville, soleil dans le coeur…

12510375_10153864009144281_2200920133079969201_n_9657Il y a quarante ans, je partais assister à la Générale des « Contes d’Hoffmann » au théâtre du Capitole de Toulouse. Je n’en ai pas vu la fin, un peu avant minuit, Guillemette est arrivée. J’étais maman pour la première fois ! Depuis, j’ai vu, j’ai même joué les « Contes », mais je n’ai jamais oublié cette première rencontre… Bon anniversaire, ma chérie ! Vis ta vie, garde ton beau sourire, même si tout n’est pas toujours rose ou bleu ou ensoleillé ! Je serai là (nous serons là), encore un peu j’espère, pour te soutenir et t’aider dans tes projets, tes soucis, et applaudir à tes succès ! Et si aujourd’hui le brouillard a refusé de se lever, c’est sûrement pour que ce soit toi le soleil de cette journée.

Oui, aujourd’hui, nous étions dans un village mystérieux…. brume et mystère à Galembrun… Où était « la plaine », où étaient les collines, la forêt ? Le clocher en perd presque la tête ! Impressions de rêve… un château se cache-t-il derrière ces arbres nus… une biche apparaitra-t-elle au prochain virage…

Dans le jardin, bien à l’abri sous le laurier, les hellébores jouent les timides emperlées, et devant la maison, la libellule ne sait plus si c’est le jour ou la nuit…

Lorsque nous serons à Venise, dans une dizaine de jours, la Sérénissime jouera-t-elle, elle aussi, la mystérieuse dans la brume, ou nous offrira-t-elle sa plus belle lumière… ?

Bois d’hiver…

Quatre jours sans pluie, c’était le moment d’aller voir si la gadoue avait déserté les chemins environnants. Un côté du village sous le bleu (enfin, presque), un autre côté sous un ciel ouaté, les champs roux ou verts, je descends vers notre bois de Galembrun.

Finis les ors roux de l’automne, les arbres devenus gris semblent tout étonnés de leur nudité !

Seuls le petit houx et les mousses éclairent les sous-bois, même lorsque le soleil essaie d’entrer dans la forêt.

Alors les arbres se penchent sur les flaques des dernières pluies et questionnent… miroir, dis-moi que ma forêt est toujours belle…

Derrière les arbres nus, les collines de Galembrun… il va falloir remonter…DSC_0788_9624A l’arrivée, sur les bords du champ de Germaine, les soucis illuminent le vieux tas de bois grisonnant…

L’hiver est enfin arrivé, ne manque plus qu’un peu de neige !

Ciels d’ici et d’ailleurs….

Il semblerait que l’hiver pointe le bout de son nez… pour le moment, c’est pluie et encore pluie, vent en rafales, donc : pas de marche, pas de sortie de l’appareil photographique ! Je plonge dans les vérifications de compte-rendus, de projets, dans les listes « à faire », et puis… je me retrouve à rêvasser dans les photos. Et les listes sont toujours « à faire »…

Alors voici des ciels.

D’hier, d’avant-hier, mais pas encore de demain… Des ciels de France, de notre sud-ouest ou de plus haut sur la carte, et des ciels plus lointains.

Des ciels du matin, quand les fils d’araignées sont encore perlés de rosée.011_08nov11 Des ciels du soir rougeoyant. Des ciels de midi ou de quatorze heures. Des ciels gris de colère, et des ciels d’un bleu de rêve.

Des ciels timides cachés dans les nuages, et des ciels coquets se mirant sur les eaux. Des ciels tristes et des ciels gais.

Et tant pis si c’est plus correct de dire des cieux… vous pouvez lever les yeux au ciel, je préfère mon pluriel à moi !

Festivités au 33

DSC_0693_1_9544Passage de 2015 à 2016, entre amis…

Finir cette année 2015, avec ses journées si douloureuses, avec ses journées fantastiquement heureuses, avec sa grisaille, avec sa gaieté, avec ses larmes, avec ses bonheurs petits et grands… Et commencer 2016 avec le sourire, avec l’espoir, avec l’envie qu’enfin le monde, notre Terre, retrouvent la solidarité, la tolérance, la liberté. Il paraît qu’on a toujours le choix… malheureusement, depuis des années, les choix de quelques uns ont fait que les choix de beaucoup trop sont faussés, et que le repli sur soi a pris le dessus sur le partage. Mais je veux croire que tous ces vœux, ces souhaits échangés de par le monde finiront par porter leurs fruits et changer (un peu) la donne. Donc, retrouvons l’espoir, et la foi en l’Humain.

Discussions, papotages, jeux « de société » (ils ont même réussi à me faire jouer aux cartes, moi qui suis si peu cartes autres que routières…), balades, culture, amitié, maison accueillante, gastronomies régionales, tout était réuni pour que ces 4 journées soient une réussite.

Déjà, au départ, route vers l’Auvergne sous un magnifique ciel bleu.

La halte à Lacot pour la soirée et la nuit, avec ses discussions, ses échanges parfois enflammés, une nouvelle rencontre, était bien agréable. Le lendemain matin, la grisaille était au rendez-vous pour le départ vers Besançon, mais les gorges de la Sioule n’en avaient pas moins de charme, avec les effilochées de brumes, l’eau si claire, et les falaises (arrêt photo à Pont de Menat, pour le beau pont roman sur la Sioule, et, au fond, les ruines du château Rocher)

Au fil de la route, le ciel s’est peu à peu dégagé, nous sommes arrivés à Besançon à temps et sous un ciel bleu pour une première découverte : le Grand Désert, sur une des 7 collines qui dominent Besançon. A la fin de la balade, devant le fort de Bregille, nous avons eu droit à un splendide coucher de soleil. Les festivités commençaient sous de bien beaux auspices…

Les visites « savantes » se sont succédé, le lendemain, sous le soleil : d’abord la maison de Victor Hugo, où on découvre à chaque visite une nouvelle raison de penser que ce monsieur était extraordinaire, tout en restant très homme (tout de même, deux femmes aimées en même temps… ou trois ?) 😉 . Puis le musée du Temps, dans le palais Granvelle. Besançon est la ville du temps, de l’horlogerie, de l’heure, du passé, du présent, riche de chefs d’œuvres, de découvertes, et hélas de souvenirs quant à son industrie horlogère, « les LIP » ayant quitté les lieux…

Dans la tour du Palais, le pendule de Foucault égrène ses 36 heures, prouvant que la Terre tourne, mais les journées ne comptant que 24 heures, l’histoire reste un mystère pour moi…. (malgré les explications patientes de Michel) !

Après avoir admiré les toits et les collines de Besançon du haut de la tour , nous sommes partis déambuler dans la ville enluminée.

Tout cela nous a menés au 31 décembre, traditionnellement jour de pique-nique dans notre groupe (qui rétrécit d’année en année, s’est aussi beaucoup transformé, mais conserve cette habitude !). Lieu prévu : la ferme de Courbet, à Flagey. Pas de chance, justement (et alors que tout était bien prévu et confirmé il y a 1 mois) ce jour-là le musée Courbet d’Ornans et la ferme de Flagey n’ouvrent qu’à 14 heures ! Hop, changement de programme, direction les sources de la Loue. Belle route grimpant au-dessus de la cluse, la Loue en contrebas tout au fond, des nuages par-ci par-là entre les falaises, une légère brume (et aussi un peu de bruine…) voilant le village à l’entrée de la cluse, la route (ouverte en 1845, une belle plaque nous informe de tout l’historique…) serpente, et grimpe, et offre de beaux points de vue malgré le voile brumeux. Ou grâce à lui ?

A l’arrivée sur le parcage, bonne surprise : un petit coin sous abri, des tables et des chaises rangées à côté du petit café fermé… la bruine ne nous empêchera pas de pique-niquer ! Mais d’abord, on descend vers la source.

Alors que je m’arrête pour photographier un panneau, un mouvement au-dessus de moi, sur les rochers, me fait lever les yeux… trop tard pour bien fixer les deux chamois qui cavalent et filent dans les bois plus loin… j’aurai juste un petit cœur blanc au milieu des branches d’arbres et des rochers pour me souvenir de l’anecdote ! Et d’ailleurs je serai la seule, car cette apparition fugitive nous a laissés plus stupéfaits que réactifs ! Mais tant pis, je garde cette photo particulièrement floue…DSC_0628_1 Le site est d’un vert étonnant, presque fantastique au milieu de ces rochers gis-marron, … on pourrait se croire dans une photo bidouillée, mais non, c’est bien vrai. Majestueuse cascade, bouche béante d’où coule la rivière, et une eau émeraude quelques mètres plus loin. Magnifique.

Mais l’heure tournait, des nourritures plus terrestres nous appellent, et nous revenons vers ce mini abri repéré… 😉 . Ambiance rustique, on dira, mais avec nappe et vrais verres (on s’embourgeoise, on s’embourgeoise…), et surtout où nous ne nous mouillons pas…DSC_0649_9526 … avant de partir vers Ornans, pour la visite du musée Courbet. Et une petite balade dans cette ville bien connue des admirateurs de Courbet. On ne parlera pas de ses détracteurs, nombreux à son époque, et presque aussi nombreux à notre époque… focalisés sur un seul tableau… encore que… son tableau « Le retour de la conférence » susciterait probablement autant de haine que son « Origine du monde » si certains voyaient l’exposition temporaire autour de ce tableau disparu, acheté en 1900 par un « catholique exalté » pour être détruit ! (exposition de documents et d’œuvres autour de ce tableau, jusqu’au 18 avril 2016).

Retour à Besançon, pour quelques parties de whist, et la préparation de notre changement d’année. Pas de folies pour ce passage tout en amitié et chaleur ! Et un batik fait Saï, artiste Burkinabé, pour remercier nos hôtes et néanmoins amis…

Dès l’après-midi du 1er janvier 2016, pour démarrer d’un bon pied cette nouvelle année, en avant pour le tour de la boucle du Doubs.

Balade tranquille,  où nous avons rencontré des « mots Doubs » accrochés aux arbres plantés par écrivains et diseurs de mots des dernières éditions de ces « mots Doubs »… espoir, vœux de sérénité, d’amour, de fraternité… que j’espère voir réalisés ! et fin de journée sous un ciel rose…,

Retour à la Mathusine sous la pluie… pluie qui refuse de céder la place à un vrai temps d’hiver, mais qui a le mérite de commencer à remplir la mare du village, à sec depuis tant de mois ! Et puis, n’ayant pas le courage d’aller marcher dans les chemins boueux, sous les rafales de vent, je peux ainsi fignoler le prochain séjour à Venise, dont les dates approchent à grands pas…