Islande, 8

01_6sept17_au-dessus de SeydisfjordurUn temps Islandais, ici, aujourd’hui ? Sauf que, si nous avons trouvé du gris, de la pluie plus ou moins forte, du soleil, des nuages, en Islande, je n’y ai encore jamais entendu le tonnerre. Je viens de m’en rendre compte. Fini l’été indien, semble-t-il… retour à l’automne. Au moins, je n’aurai plus à arroser les pots de fleurs… Allez, retour au 6 septembre, en haut du globe, sur la côté Est de l’Islande. Les fjords de l’Est ! Bien contente ce jour-là de les découvrir sans brouillard. Départ de Seydisfjördur, arrêt au-dessus du port, monts encore un peu « embrouillardés », mais le soleil est avec nous pour admirer cette descente vers le fjord, la cascade, le chaos de roches. De l’autre côté, vers Egilsstadir, c’est brouillard et compagnie… dommage, la vue n’est pas mal non plus depuis le haut du col.

Nous faisons nos provisions de pain dans la seule bakari de la région ! (sinon, c’est le pain industriel des supermarchés), indiquée hier soir au Centre d’Information touristique. Et reprenons la route, vers ces fameux fjords. Nous ne contournerons pas tous les fjords, mais tout de même une bonne partie ! Première halte, à Fàskrufjördur, le village de « Pêcheur d’Islande » de Pierre Loti. Visite de l’ancien hôpital français, où l’histoire des marins français est racontée dans ce petit musée. Souvenirs émouvants de la rude vie de l’époque, avec une reconstitution des quartiers des marins sur leur bateau.

Le village est calme, maisons fleuries, port ensoleillé… pique-nique au soleil, puis café au Sumarlina, avant de reprendre la route, et cette fois d’aller tranquillement de fjord en fjord, de vallée en vallée.

Monts déchiquetés aux parois nues, prairies, fermes, une route tranquille.

Un joli phare orange nous fait de l’œil, sur la côte. Arrêt pour une courte balade. Nous sommes sur une tourbière, on n’a pas intérêt à sortir du sentier ! La côte est belle, le phare lumineux, et encore une fois, nous sommes seules au monde…

Dans un fjord, de grands cercles, deux ou trois bateaux autour. Élevage de saumon ? Et voilà, l’illusion du vrai saumon islandais encore sauvage tombe à l’eau…

Ces fjords sont aussi le domaine des cygnes, et c’est vrai que nous en verrons, mais difficiles à surprendre, même en avançant sur la pointe des pieds.

Nous arrivons à Höfn au soleil couchant, et découvrons, derrière notre hébergement du jour, tout au fond, le glacier, Vatnajökull, que nous allons contourner toute la journée du lendemain. Mais pour le moment, c’est repos. La spécialité de Höfn étant le humar (langoustine), nous nous offrons un vrai restaurant. Un peu affolées par les tarifs pratiqués, nous restons sages, autant que faire se peut… Nuit dans l’AJ de Höfn : après l’ancien hôpital transformé en AJ, nous allons découvrir l’ancienne maison de retraite ! Nous n’avons peur de rien 😉 .

Islande, 6

Nous en sommes, à ce niveau-là (retour sur la « grande partie de l’île »), à 20 fjords contournées, vus d’en haut, des deux côtés, en bleu, en gris, et même en presque noir… et je ne compte pas les petits fjords. Mais quand on passe d’un fjord à un autre, on contourne une péninsule au moins une fois sur deux, ou on la traverse… Ce 3 septembre, nous entrons dans la partie Nord de l’Islande, et faisons le tour de deux péninsules : Vatnsnes et Trollaskagi, pour terminer la journée à Akureyri. Longue route, départ en gris, arrivée en bleu ! Premier arrêt photo en face de notre hébergement, la maison rouge de Bordeyri (on ne peut pas la rater !) :01_03sept17_Bordeyri02_03sept17A l’embranchement vers la péninsule de Vatnsnes, nous décidons d’en faire le tour, l’accueil est sympathique 😉 , et il paraît qu’il y a des phoques à apercevoir… Petit arrêt dans la ville de Hvammstangi, et en route pour la péninsule. Les chevaux sont bien là, mais ce n’est pas l’heure pour les phoques, ils sont partis pêcher…

Par contre, nous ne manquons pas le rendez-vous avec Hvìtserkur, ce troll pétrifié, surpris par le lever du soleil alors qu’il tentait de détruire le monastère de Thingeyrar…

Route non asphaltée, mais nous prenons tellement de plaisir à admirer le paysage, les couleurs, que nous retrouvons la route 1 sans nous en rendre compte (enfin, si, un peu tout de même !), et nous arrivons à Blonduòs à temps pour notre soupe traditionnelle ! Les pains qui l’accompagnent sont étonnants, délicieux, et là encore c’est soupe à volonté. Comme nous sommes à côté d’une station, qu’on a du mal à voir la couleur de la voiture, et qu’il semble que la route à venir soit asphaltée, c’est opération nettoyage ! Chacune un côté…

Avant de découvrir la péninsule suivante, Trollaskagi, arrêt près d’une très ancienne église, en tourbe et bois, superbement entretenue. Mais… pas de visite, la période touristique s’arrête en août, et là, elle n’ouvre plus que pour les offices. Le va et vient des quelques personnes qui ont fait ce petit détour ne semble pas gêner le personnel d’accueil, allongé au soleil (oui, il est revenu !), et nous jouons les curieuses derrière les fenêtres…

Trollaskagi nous offre de superbes paysages, la route longe la côte, eaux moirées, monts où quelques nuages s’accrochent en flocons, nous ne croisons personne sur la route… le pays est à nous !

Et c’est l’arrivée à Siglufjördur, niché au fond du fjord, au pied d’un cirque montagneux, tout ensoleillé ! Balade dans ce petit port, maisons en pierre et toit herbu, anciens entrepôts, je regrette presque de ne pas y avoir réservé l’hébergement du jour…

Je regrette d’autant plus que, en reprenant la route vers Akureyri, dans le tunnel, je me fais flasher… j’avais pourtant klaxonné pour prévenir les trolls et m’assurer de leur bienveillance, comme le veut la tradition, mais apparemment ils dormaient ! Et là, je me dis qu’on n’aurait pas dû laver la voiture, le numéro aurait été illisible 😉 ! Le soir, nous logeons dans la « capitale du Nord », un joli chalet. Mais je garde le soleil et la douceur de notre dernière halte à Siglufjördur dans les yeux… 39_03sept17_ Siglufjördur

Islande, 5

02sept17_fjords de l'ouest_2Je vais essayer d’aller plus vite… sinon, nous serons encore dans les fjords dans 2 ou 3 mois ! Ce n’est pas que je n’aimerais pas y être, « pour de vrai », en plein hiver, juste pour savoir, montagnes enneigées, lacs gelés, cascades glacées… ce doit être magnifique. Mais non, nous sommes au tout début septembre, les jours sont encore longs, et si les nuages noircissent parfois l’eau des fjords, nous avons eu aussi des fjords à l’eau aussi bleue que le ciel. Ce 1er septembre, nous remontons vers Isafjördur, et il fait beau ! La route 60 est magnifique, nous passons de montagne en montagne, nous arrêtons au bord de cascades plus bleues que le ciel,

et rencontrons bien sûr des moutons qui traversent placidement la route (à nous d’attendre…) en nous regardant droit dans les yeux !

Nous dérangeons aussi un couple de cygnes, pourtant nous avions fait le moins de bruit possible…

De belles cascades ce jour-là (mais il y en a tant…), mais la plus impressionnante est celle de Dynjandi. Un sentier caillouteux grimpe jusqu’au pied de la grande chute, pas facile, et j’appréhendais un peu, mais tout s’est bien passé. Tout le long, l’eau s’écoule de cascade en cascade après un départ majestueux, genre « voile de mariée ». Nous sommes restées un long moment sur le site, tellement c’est beau. Y compris côté fjord, d’ailleurs.

Nous suivons le fjord (devinez son nom : Dynjandifjördur, bien sûr !), traversons une péninsule, et arrivons pile à l’heure du repas à Thingeyri. Justement, les deux guides (Routard et Lonely Planet)) indiquent un café-restaurant accueillant dans ce petit village : Simbahöllin. En plus d’être agréable, on y parle français, c’est quand même plus pratique pour choisir…. même si c’est simple : soupe du jour avec ses petits pains maison (et beurre), des gaufres avec confiture de rhubarbe sauvage (spécialité des fjords de l’Ouest) maison ou cookies. Une pause parfaite.

Petit détour jusqu’à Sudureyri, où, paraît-il une boutique étonnante vend des produits artisanaux. Mais nous ne l’avons pas trouvée, et personne n’a pu nous renseigner… Photo estivale sur le port, oui, il peut faire chaud en Islande !!!!!

Nous reprenons donc le tunnel (16 km…), et arrivons à Isafjördur en milieu d’après-midi. Heureusement ! Car pour trouver notre hébergement, nous avons tourné et retourné de sens unique en sens obligatoire pendant une bonne heure. Finalement nous y arrivons. Une ancienne maison de famille, à l’intérieur étonnamment luxueux pour nous… un vrai régal ! Balade en ville (à pied !), achats, repos.

02sept17_fjords de l'ouest_1La route du lendemain est plus longue, et le temps ne s’annonce pas terrible. Mais nous n’irons pas plus haut dans cette partie de l’Islande. D’une part il n’y a pas beaucoup de routes, d’autre part il faudrait y rester plus longtemps pour découvrir en randonnant des sites magnifiques (dit-on), et surtout observer renards arctiques, phoques, baleines, oiseaux… Le lendemain, effectivement, nous avons droit à la grisaille… fjords aux eaux grises, jolie rencontre dans le petit village de Sudavìk : une cabine téléphonique – librairie,

et plus loin, au bord de la route, tranquillement installés sur des rochers et des bancs d’algues :

Une fois de plus nous traversons les terres, d’Ouest en Est cette fois,  pour l’autre côté de cette immense pince de homard, et nous arrêtons à Hòlmavìk, il pleut, nous n’en verrons pas grand chose, sinon le café-restaurant du musée de la sorcellerie ! (encore un délicieux repas, d’ailleurs).

Nous arriverons à notre étape du soir, Bordeyri, en fin d’après-midi, assez tôt pour apercevoir, dans les eaux noires du fjord, un phoque. La maison est tout au bord de l’eau. Sous la pluie, les rochers sont noirs, et des herbes têtues poussent au milieu des roches sur le sable noir, apportant leurs couleurs vives ou tendres. Appartement tranquille de trois chambres, les chaussons  sont fournis… Bonne nuit !