Ambiances bretonnes, le bleu…

Celles et ceux qui disent qu’il pleut tout le temps et qu’il fait gris en Bretagne sont des mauvaises langues, ou n’y ont jamais mis les pieds. Car, oui, le ciel de Bretagne sait aussi être bleu ! La preuve :

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Même les murs, parfois, lorsque le ciel est un tantinet grisounet (ça peut arriver), arrivent à le faire mentir, et racontent les vraies couleurs du pays !

Et le soir, lorsque le soleil se décide à partir,  les marais se transforment peu à peu en miroirs d’ors bleu …

Port du Loup_02jan14_4780Mais toujours, au détour des routes et chemins, du début du jour à la fin de la nuit, un calvaire veille, que le ciel soit gris, bleu, ou d’or fondu.

Bretagne bleue, Bretagne grise, Bretagne d’or… quelques images de Bretagne « du sud », en attendant une prochaine vadrouille peut-être vers une Bretagne plus centrale ?

Pas tout de suite, un peu de repos à la maison, histoire de récupérer de ce mois de janvier, de rêver et se préparer à découvrir d’autres horizons, en France et ailleurs, de voir refleurir les roses au jardin, d’entendre le vent d’hiver souffler dans le vieux chêne et dans le laurier, d’épier mésanges, moineaux, verdiers, et peut-être notre beau bandit masqué de pic-épeiche en train de picorer et se disputer les graines …

Je reviens, bientôt…

Je dois avouer que ces derniers jours m’ont plutôt bousculée. Difficile de faire la part des choses entre l’émotion, le voyeurisme des medias (enfin, de certains….), écoeurée par les images non-stop que la télé essayait de nous faire prendre pour de l’information, révoltée contre cette barbarie, désorientée par ces haines, sidérée de voir côte à côte tous ces gouvernants pleurant des larmes de crocodile sur une situation qu’ils ont eux-même créée avec leurs guerres au nom de leur prétendue civilisation et leurs armes vendues à tire-larigot, saturée par ces carrés noirs… bref, j’ai eu du mal, tant physiquement (retour des crampes, de la douleur au genou, petit tournis) que psychologiquement (mal pour ces personnes froidement assassinées, mal pour leurs familles). Il y a eu, fort heureusement, quelques écrits qui me semblaient correspondre à ce que je ressentais et « analysais » (à ma façon basique…), mais ne savais pas exprimer. Parmi eux, celui-ci, du vendredi 16 janvier, le billet de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité, intitulé « Hypocrites » :

« Liberté-Egalité-Fraternité » a connu un éclat retrouvé. Mais il y a un  » mais » que nous ne tairons pas. »

Peuple. Il y a des moments, dans la vie d’une République originelle comme la nôtre, où nous attendons que surgisse de l’obscurité l’éclat d’une lumière, une forme de sursaut qui, en tant que sursaut, veut creuser l’espoir et non les tombes. Les médias dominants et les puissants qui les cooptent ou les financent nous ont tellement répété ces dernières années que la « société française » (de quoi, de qui parle-t-on ?) cherchait son « identité » dans les méandres de ses illusions perdues (lesquelles ?) que beaucoup de citoyens de France se sont égarés en impuissance faute de se remémorer des choses simples et fondamentales. Le « Liberté-égalité-Fraternité » titré en une de l’édition spéciale de l’Humanité, un certain dimanche 11 janvier, n’était pas un rappel à l’ordre ronflant ou inutilement donneur de leçons. Bien au contraire. Ce titre, que notre rédaction ne sort pas tous les quatre matins, signifiait juste que par notre ici-et-maintenant se jouait une partie de notre ici-et-demain. Que la réponse démocratique au surgissement d’un événement hors norme devait être si importante, si puissante, qu’il était impensable de ne pas y jeter toutes ses forces, même celles qui venaient à nous manquer. Ainsi, affirmons-le massivement. Dans les rues de France, cette devise Liberté-égalité-Fraternité a connu un éclat retrouvé, une gravité sincère et peut-être même une réalité sociale et populaire que nous n’imaginions pas d’une telle ampleur. Face à l’histoire, oui, l’histoire, ce gros mot objet de tant de railleries, la société française a été à la hauteur du rendez-vous. Enfin, soyons précis : le peuple a été à la hauteur. Le peuple par millions, le croyez-vous. La sincérité contre le calcul. L’émotion contre l’émotionnel. L’union populaire contre l’union nationale et/ou sacrée. La liberté d’expression contre l’obscurantisme. La politique contre la guerre des civilisations. Non ! il ne s’agit pas là d’une vision idéalisée de ce que nous avons tous vu, mais bien – malgré les complexités et l’analyse des conséquences – de l’apparition d’une France citoyenne que nous n’attendions pas aussi combative à l’heure de défendre l’essentiel.

Citoyens. Mais il y a un « mais » que nous ne tairons pas, puisque les non-dits de cette nature ne guérissent pas les contradictions. L’expression du malaise qui suit n’enlèvera rien à ce qui vient d’être écrit plus haut. Car vous aussi, sans doute, avez-vous éprouvé ce malaise, plus ou moins confusément, ce qui ne vous a pas empêché de descendre dans la rue en toute conscience. Oui, vous aussi, vous avez sûrement pensé à l’expression « bal des hypocrites », peut-être même pire, en voyant le spectacle affligeant des récupérations. Ils pleurent des « amis » mais ils ne l’étaient pas. Ils pleurent mais crachaient sur Charb. Ils pleurent mais serrent la main à Netanyahou. Ils pleurent mais ne levaient pas le petit doigt pour sauver Charlie Hebdo du naufrage financier annoncé. Ils pleurent mais reçoivent Fifille-là-voilà à l’Élysée. Ils pleurent mais déroulent le tapis rouge à l’oligarchie financière. Ils pleurent sur nos libertés en danger mais préparent un Patriot Act bien poujado-zemmourien. « L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu », disait La Rochefoucauld. Un jour – mais ce jour n’est-il pas arrivé ? – il nous faudra tenter de répondre à la question qui heurte de plein fouet tout ce que nous sommes et tout ce nous essayons de bâtir chaque jour : pourquoi en sommes-nous arrivés là ? En attendant, nous avons déjà une certitude, et celle-là se conjugue au futur : le peuple citoyen peut garder la main et maintenir tous les hypocrites sous sa surveillance. Il ne tient qu’à lui, qu’à nous. Oublions l’union nationale ; concentrons-nous sur l’union des citoyens. (http://www.humanite.fr/hypocrites-562888 )

Et quelques autres, que vous pourrez trouver sur ma page face book : https://www.facebook.com/bbordasilvand

13janvier2015_4857Il y a eu tout de même ce beau et lumineux moment, mardi dernier, ciel bleu, soleil, une heure dans mon coin de terrasse préféré avec un bouquin, des mots-croisés, et ma tisane de début d’après-midi aux senteurs indiennes… Mais je vais revenir bientôt à mes ailleurs et ici, je vous avais promis une autre couleur bretonne, elle viendra. En attendant, cette semaine qui débute sera Bisontine puis Caladoise. A bientôt !

PS : pour de bêtes raisons d’internet capricieux, cette page commencée le 16, ne paraît que ce 19 janvier… j’espère…

Ambiances bretonnes, le gris…

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Quelques jours du côté de La Turballe, les deux derniers jours de 2014 et les deux premiers de 2015, un vrai bonheur ! Les amis, toujours aussi chaleureux, présents, prévenants. Les paysages d’un coin de Bretagne que je ne connaissais pas, tantôt sous le ciel bleu (oui oui oui, il peut faire beau en Bretagne !), tantôt sous la brume. Et je n’ai pas dit bruine, ni crachin, car de bruine et de crachin nous n’en eûmes point, ah mais. Ou à peine.

Aujourd’hui, je ne vous raconterai que le gris… toits d’ardoises ou de chaume moussu, pierres levées et dolmens, murs des maisons anciennes cachant on ne sait quelle issue, statues glissées dans une niche ou sculpture surveillant le passant, ciel tourmenté sur l’océan gris-vert…

Et la brume, rendant encore plus mystérieuse la grande Brière, les canaux lisses et silencieux, barques abandonnées, herbes givrées, atmosphère où toutes les légendes bretonnes semblent pouvoir devenir réelles…

Les bateaux du port, les filets rentrés tout juste de la pêche et scintillants de gouttes d’eau, les murs blancs de certaines maisons, éclairent par quelques touches de couleurs, et puis…

une petite lueur dans un coin de nuages…La Roche Bernard_31déc14_4716 tout près du gris il y a le bleu, et alors là, quelle explosion !

Demain peut-être, vous saurez que oui, le ciel est bleu soleil en Bretagne.

Ce n’est pas ce violoneux croisé dans un jardin du Croisic qui me contredira !