Les conscrits de la 8 .

057_27jan18_Villefranche ConscritsVoilà voilà, après (presque) trois semaines de grosse crève, les photos de cette année « en 8 » arrivent. C’est que c’était une année importante, puisque nous avions deux amis dans « la classe en 8 »! Et nous étions invités chez un de ces héros, Gil. Alors, oui, on peut dire tout ce que l’on veut sur le machisme de la fête, les femmes étant exclues du défilé, des banquets… l’Histoire fait que c’étaient les hommes qui partaient à la guerre lorsque cette tradition s’est créée, c’étaient les hommes qui étaient tirés au sort pour décider qui partait à la guerre et qui restait dans sa famille… Donc en cette dernière fin de semaine de janvier, nous prenons la route vers Villefranche-sur-Saône.

Oui, la pluie, la brume, la neige étaient au rendez-vous… mais nous étions à l’heure pour assister au défilé du vendredi soir. Thème de la soirée : les films de Walt Disney. J’ai toujours été étonnée de la facilité à se déguiser de nos amis du Beaujolais lors des fêtes de fin d’année, mais depuis que j’assiste aux journées des conscrits, j’ai bien compris que c’était dans leurs traditions 😉 … et donc ce soir-là, nous avons regardé défiler, un peu frigorifiés et mouillés, le monde des dessins animés, Picsou et sa famille, Peter Pan, Alice et ses merveilles, des dalmatiens, Blanche-Neige et son entourage, Aladin et sa lampe, emmenés au son des batucadas et guidés par les flambeaux des pompiers jeunes et moins jeunes.

Le vendredi soir, même si la fête est commencée depuis déjà quelques jours, les clés de la ville sont remises aux 20 ans par le Maire, après toute une cérémonie où chaque décennie vient chanter sa chanson de classe (pas l’école, la militaire…). Les « 90 » débutaient, suivis des « 80 » (où nous avions aussi un ami conscrit), puis les « 70 », etc… jusqu’aux « 20 », mais il nous tardait de revenir au chaud et… au sec ! « Notre » conscrit étant dans les « 70 », nous avons réussi à tenir jusqu’à lui, mais avons lâchement abandonné tous les autres !

Le samedi, petit tour en ville pour nous, les batucadas et les Grognards d’Épinal (je crois) animaient la rue Nat’ et la place des Arts, pendant que les conscrits de l’année se retrouvaient pour visiter leurs conscrits de la 8 malades, ou en maison de retraite, puis leurs conscrites (oui, tout de même, chaque groupe va offrir un bouquet aux dames de la 8, et profite des différentes réceptions…). Le rendez-vous place des Arts est l’occasion de retrouver un peu « notre » conscrit et faire quelques photos… leur tenue est si élégante !

Et vient enfin le dimanche, « LE » grand jour, celui de « la vague ». Grand ciel bleu, soleil, un vrai dimanche de fête !

Pas de blague, il s’agit de descendre et monter la rue Nat’ en chantant et en faisant une vague, puis de la refaire en sens inverse. Et la rue Nat’ fait près de 2 kilomètres… Les 20 ans ouvrent la route, un peu fatigués…, et les 90 ans clôturent la vague, et là, on sent l’expérience et (presque) l’habitude… A l’aller, attention, pas d’arrêt pour dire bonjour à la famille ou aux amis ! Mais au retour c’est parfois un peu la débandade, mesurée certes, mais on sent déjà que l’heure du banquet approche… Chaque décennie est précédée d’une fanfare, ou une batterie fanfare, et alors là, moi, j’ ❤ !

C’est toujours la même émotion de voir passer les âges de la vie, de se dire « maintenant je suis presque à la fin », mais il y a aussi tellement de joie à partager ces moments ! Ensuite, bien sûr, c’est « LE » banquet, où chaque conscrit invite les « mâles » de sa famille ou de ses amis… Nous, nous nous retrouvons entre amies, petits-enfants aussi, dans un restaurant bien sympa « Chez elles ». Mais Gil viendra nous apporter son bouquet, avant de partir avec ses fils et ses amis pour un repas qui durera jusqu’à la fin de l’après-midi…

Toutes ces émotions prennent fin, pour nous, le lundi… et même le dimanche, car, bien fatigués, nous n’avons pas eu le courage de ressortir pour aller au grand bal du dimanche soir, où pourtant, là, même les femmes étaient invitées 😉 ! Et nous avons repris la route dès le lundi matin. Pluie, brouillard, quelques moments de soleil, retour à Galembrun sans problème. Pour Gil et les conscrits de « la 8 », l’histoire a continué jusqu’au mercredi…

Chez nous, pas de mimosa, mais les ellébores et les violettes en pleine floraison, malgré le froid et la pluie. A l’an prochain, pour « la 9 » ?

Un supplément d’information ? https://youtu.be/lAWXm6zuU58

La 7 !

01_29janvier17_la-7Si cette traditionnelle fête des conscrits de Villefranche sur Saône dure plus d’une semaine pour les personnes de 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80 et 90 ans concernées (celles et ceux -enfin, surtout ceux – nés une année « en 7 pour cette année 2017), il faut avouer que c’est le dernier dimanche de janvier (et de la fête) que chacun attend avec impatience ! Vous connaissez ou pas la ville, mais ce jour-là, sur toute la longueur de la rue Nat’ (Nationale, qui traverse de Nord en Sud Villefranche, depuis le haut jusqu’au creux devant l’église pour remonter ensuite « en face »), les conscrits font LA VAGUE. Une fanfare ouvre la marche (enfin, après les motards chargés de faire respecter l’alignement des badauds sur les trottoirs…), puis ce sont les « 20 ans », rubans verts, frac et gibus, bouquets traditionnels, pas toujours très frais après déjà une semaine de festivités (mais j’avoue, le flou de ma photo n’est pas de leur fait…)

Viennent ensuite les rubans jaunes des « 30 ans », déjà mieux organisés, fringants, derrière leur fanfare…

Les « 40 ans », rubans orange, en pleine possession de leurs moyens, avec déjà deux « vagues » derrière eux (toujours précédés d’une fanfare)…

Les « 50 ans », rubans rouges, tranquilles et plutôt en forme…

Les « 60 ans », rubans bleus, ne déméritent pas, avec une vague bien rodée…

Les « 70 ans », rubans violets, tiennent bien la rue, il faut dire que c’est leur 6ème vague, ils commencent à bien connaître… (mais là, alors que zut c’était la classe de Mauricette, paf, trop occupée à regarder, je les ai un peu ratés au premier tour, mais les voici à la fête du samedi soir et au retour de la vague, là où ils ont le droit de s’arrêter pour embrasser leurs conscrites 😉 )

Les « 80 ans », rubans prune, assument parfaitement âge et tradition, et traversent la rue Nat’ avec la désinvolture de l’habitude…

Et les « 90 ans », rubans bleu-blanc-rouge, ne cèderaient leur place pour rien au monde…

Une fois la rue descendue et montée, les 20 attendent les 30, puis chacun s’ajoute, formant une haie d’honneur aux suivants, avant de repartir dans l’autre sens une fois toutes les classes arrivées…30_29janvier17_la-7 Voir toute une vie passer ainsi est fantastique. Certains peuvent mal le supporter, d’autres ne voient que la joie des toutes les générations participer ainsi à la tradition, de se retrouver de 20 à 90 ans (parfois 100 ans) unis dans une même solidarité. Chaque année, pour moi, c’est le même bonheur, le même « chaud au cœur », et pourtant je ne suis pas née en Beaujolais ! Il faut dire que nous y avons des amis, des vrais, et qu’ils nous ont bien inoculé le virus 😉 ! La vague terminée, retour à la maison, au chaud… parce que même avec toutes ces couleurs (les vitrines des magasins ne sont pas en reste !) et cette joyeuse bonne humeur, il faut avouer qu’en cette fin janvier la température est plutôt fraîche.

Voilà, les conscrits de « la 7 », c’est terminé, on pense déjà à « la 8 » ! 15_29janvier17_les-60-ans

 

Tradition en fanfares

conscrits-2017-lafficheChaque dernière semaine de janvier, Villefranche sur Saône fête les/ses conscrits. Le vendredi soir, une retraite aux flambeaux, défilé de chaque décade sur un thème donné, chars, bonne humeur, avant l’aubade par chaque classe sur les marches de la Mairie, et la remise des clés de la ville aux « 20 ans ». Ce n’est pourtant pas le début de la fête, car depuis le dimanche précédent, les conscrits se retrouvent, selon un programme bien défini.

La fête ouverte à tous, que vous soyez nés « en 7 » ou pas, celle à laquelle vous participez (en spectateur bien sûr), débute donc le dernier vendredi du mois. Ensuite, le samedi, cérémonie au cimetière, visites aux conscrits en maison de retraite ou hospitalisés, visite aux « conscrites »… car cette fête très masculine (je n’oserai pas dire « macho »), n’oublie pas de fêter les « classardes » en leur offrant un bouquet et la cocarde des conscrits. Mais c’est aussi l’occasion, pour les fanfares invitées à précéder chaque classe lors de la « vague » du dimanche, de faire la démonstration de leur savoir-faire. Depuis mon enfance bercée par la fanfare de mon petit village, il faut avouer que les fanfares ont beaucoup évolué… défilé, évolutions fantaisistes, sous le bâton du sergent major, musiques actuelles réorchestrées, en rang par deux ou par dix ou en cercle, en valsant, en « rockant » même… bref, c’est à chaque fois un vrai plaisir de découvrir les fanfares invitées par les conscrits ! Qu’elles viennent de Rotterdam, du village voisin, ou d’autres régions de France, c’est toujours étonnant de qualité. Avant de mettre la page du dimanche et de la vague, voici un aperçu de ce samedi après-midi :

Les « Sans Pistons » d’Eloyes (Vosges), l’Euro Band de Rotterdam, les « Gueules Sèches » de Limoges, et la Royal FASAM du Bizet (Nord) ont démontré leur sérieux, même lorsque des conscrits faisaient les pitres aux côtés de leurs chefs, ou au milieu des musiciens…

Mais ils étaient nettement plus sérieux le lendemain, lors de la Vague qui ondulait dans la Rue Nationale ! A suivre sur une prochaine page…

Villefranche et les conscrits, un lien : http://www.villefranche.net/index.php/capitale-du-beaujolais/un-peu-dhistoire/48-la-tradition-conscrits.html