2019, J-1

Petit tour en Savoie pour ce dernier jour de 2018 : Aix les Bains. Il fait toujours aussi frais, mais le soleil sera au rendez-vous en fin de matinée. Au programme, l’Histoire. Celle des ducs de Savoie, des rois d’Italie, châteaux et abbaye.

Nous débutons par le château de Thomas II, sur les rives du lac du Bourget. Seigneur de Piémont puis de Savoie, mariages divers qui font sa bonne fortune, nous voici en plein XIIIème siècle. Du château, il ne reste que quelques murs, une tour, et un donjon restauré. Tout cela aurait pu être complètement oublié, perdu parmi les roselières et les marais… mais heureusement, après de multiples ventes et reventes, il est racheté par la commune, des fouilles débutent, et le château (ou ce qu’il en reste) est classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Pour compléter le tout, c’est tout le site qui est placé en protection de biotope, une réserve ornithologique est créée, préservant l’environnement. Tout le lac du Bourget est d’ailleurs protégé, et la vie en zone humide revient peu à peu. Bon, je ne suis pas guide, ni historienne, je m’arrête donc là ! Place aux images. Nous entrons dans le site par la passerelle des Dames :

Puis, un chemin au milieu d’un bois, des roselières, nous mène à l’entrée du château. Pour moi qui aime faire des photos « en reflets », c’est magnifique !

Et voici le château.

Une tour, ou donjon, remise en état, sert maintenant d’observatoire pour les oiseaux et la faune du lac. Très documenté. Mais… pas ouvert à cette date ! Nous avons néanmoins pu y aller, et profiter des explications de notre guide-conférencière. Mais à part quelques canards, nous n’avons pas vu tous les oiseaux exposés en photo dans les salles , dommage.

Retour vers le parking, et sous le pont routier, où passe un sentier de promenade, des panneaux me faisaient de l’œil, moi qui aime les tags !

Pique-nique de midi décidé à l’unanimité moins une voix (mais je n’ai pas du tout réussi à convaincre qu’il aurait fait bon au bord du lac…) dans l’appartement de Danielle et Jean-Luc, avec vue sur la Dent du Chat

Au programme de l’après-midi, un tour du lac, pour arriver à l’abbaye de Hautecombe. Là aussi, rendez-vous avec l’Histoire. Abbaye Royale, nécropole de la Maison de Savoie, ducs, comtes, duchesses, rois et reines, situation superbe au-dessus du lac. Mais on comprend que les Bénédictins aient préféré la quitter, et la confier à la Communauté du Chemin Neuf, quand on voit l’afflux touristique… navettes depuis Aix les Bains, entrée dans l’abbaye par groupes d’une trentaine de personnes toutes les 5 minutes, audioguide impeccable, pas question de trainer pendant la visite ! Et sortie obligatoire par la boutique… En fait on ne visite que l’église abbatiale, de style (je n’invente pas) « baroque troubadour » : cénotaphes, statues de pleureuses en veux-tu en voilà, stucs et ornements, sculptures, une pieta, et même un mini Panthéon… parfait pour les amateurs de kitsch ! J’avoue en être sortie un peu déçue. En plus, la façade est en plein travaux, et nous n’avons vu que des échafaudages (je vous ai trouvé une photo sans échafaudage).

Nous étions arrivés sous un plein soleil, un ciel bleu de chez bleu, mais à la sortie de notre visite, le soleil déclinait déjà, lumières tout en douceur sur le lac, une merveille !

Nous avons pris le chemin du retour de la maison de l’épicier, et avons trouvé au bord de la route de belles boules de gui, parfait pour cette nuit de changement et de souhaits !

Encore une ou deux balades, et il faudra rentrer…

18 ans en 40…

Si vous passez dans la rue Alsace-Lorraine, à Toulouse, vous ne verrez cette plaque que si vous la cherchez et levez les yeux. Pourtant, elle marque le premier acte de Résistance à Toulouse, celui de six jeunes de 18 ans, membres des Jeunesses Communistes. _DSC0939Le 5 novembre 1940, Toulouse se prépare à accueillir le Maréchal Pétain, nouvellement installé à la tête du gouvernement de Vichy, et dont c’est la première sortie officielle. La ville a un air de fête, les Toulousains sont nombreux dans les rues et manifestent leur joie. Tous ? Non. Un petit groupe de jeunes communistes, a décidé de faire une action d’éclat.  Angèle, Jean, Yves, Marcel, André, Robert écrivent, impriment des tracts, et mettent au point une machine qui les enverra dans la rue, du haut d’un immeuble. Et lorsque le cortège arrive, une pluie de tracts tombe du haut des toits du 13 de la rue : « La jeunesse de France ne veut pas du Maréchal félon ». Les officiels mènent l’enquête, et les 6 amis sont vite arrêtés, emprisonnés, torturés, envoyés dans des camps. Mais ils entrent dans l’Histoire ce 5 novembre 1940, avec ce qui est l’une des premières actions spectaculaires de la Résistance (d’autant plus méritoire pour ces jeunes qu’il était alors interdit au PCF d’agir contre le régime de Vichy, dans le cadre du pacte de non-agression germano-soviétique).

Cet acte de résistance est honoré chaque année à Toulouse. Et ce matin nous étions devant le 13 de la rue Alsace-Lorraine, puis à la Mairie de Toulouse, pour renouveler le souvenir. Les jeunes communistes étaient présents, les moins jeunes aussi, les ami-e-s, Françoise et Robert Bettini, toutes et tous réunis dans une ambiance où les mots Résistance, Liberté, Fraternité, Solidarité se veulent encore et toujours présents, et trouvent encore et toujours de l’écho.

Angèle Bettini-del Rio est partie retrouver son mari et leurs camarades il y a un an presque jour pour jour. Mais nous n’oublierons pas.201505081449-full

https://www.ladepeche.fr/article/2015/05/08/2101041-angele-bettini-j-ai-toujours-cru-a-la-victoire.html   et   https://criminocorpus.hypotheses.org/14008

Anne de Kiev, reine de France

… à Toulouse ! Pourquoi donc ? Tout simplement parce que ces deux villes sont jumelées, car sinon, cette femme assez extraordinaire n’aurait pas grand chose à faire à Toulouse. Même si sa belle-mère était fille d’un comte de Toulouse. 220px-Stamp_of_Ukraine_s210Bref, Anne de Kiev épouse Henri 1er, roi de France, le 19 mai 1051. Il faut dire que ce roi recherchait des alliances pour renforcer le royaume de France, et la fille de Yaroslav le Sage, belle de surcroît, ne pouvait qu’être une bonne garantie ! Ils ont trois garçons, elle devient veuve à 30 ans, brave les mauvaises langues en épousant un comte à la vie un peu mouvementée, élève ses garçons dont le premier devient Philippe 1er, roi de France, et finira sa vie dans un couvent de Senlis qu’elle avait fait construire. Pour davantage de détails : http://www.perspectives-ukrainiennes.org/article-anne-de-kiev-reine-de-france-comtesse-de-valois-119252568.html . La voici donc maintenant Toulousaine, sa statue installée dans une niche à Saint Pierre des Cuisines (au passage, rien à voir avec la cuisine, c’est plutôt une version francisée de Coquinis, petits artisans, en l’occurrence ici ce seraient des pêcheurs).

Et ce mardi 2 octobre 2018 a eu lieu l’inauguration de la statue d’Anne de Kiev à Saint Pierre des Cuisines. Du beau monde, ambassadeur, maires, président de l’association kiévienne (heu… les habitants de Kiev s’appellent comment ?) de la reine Anne, l’association toulousaine Yaroslavna. Six jeunes enfants de Kiev avaient aussi fait le voyage, accompagnés par Viera, notre chère amie de Kiev, promue traductrice (et au dernier moment, c’est dire si elle était concentrée) pour l’occasion !

Et voilà le grand moment :

Ensuite, discours, présentations et congratulations diverses, ont donné lieu à moult photographies. J’en ai fait moi aussi ma part d’ailleurs, mais je ne faisais pas partie des officiels ! (j’avoue, nous étions là surtout pour Viera…)

La chorale Yaroslavna (Yaroslavna étant le nom de l’association de soutien au jumelage Toulouse – Kiev), ou du moins une petite partie, car certain-e-s travaillaient ce mardi-là, ont chanté quelques airs ukrainiens,

et je suppose que ce fut le tour des petits-fours et des discussions autour du buffet, mais nous avons déclaré forfait, et sommes repartis vers notre campagne ! Avec au passage quelques découvertes dans un quartier oscillant entre modernisme et ancienneté… de la Garonne et le pont Saint Pierre aux immeubles en construction (ou déjà présents, à Compans Caffarelli) en passant par Saint Pierre des Chartreux, et les anciennes rues de ce quartier entre Saint Pierre et Arnaud-Bernard.

Et quand vous passerez dans ce coin, n’hésitez pas à aller faire un petit coucou à Anne de Kiev, je crois que ce fut une sacrée bonne femme, en son XIème siècle !023_02oct18_Toulouse-Anne de Kiev