Surprise !

Je vous avais promis une petite merveille découverte dans un minuscule village de Lomagne, merci de votre patience, mais je pense que vous avez bien fait d’attendre. tournesols

Bon, j’ai compris, la Lomagne, vous ne connaissez pas… un petit coin de notre France, où les vallons sont tout en douceur, les tournesols ensoleillent le paysage en été (et cette année, nous en avions bien besoin !), des champs, des prés, des bois, et des villages perchés, ici un château en ruine, là un autre en restauration, de vieilles halles superbes dans les villages. En gros, la Lomagne est une région du nord-est de la Gascogne, entre Gers et Tarn et Garonne. La « capitale » historique en est Lectoure. Voilà pour les curieux qui cherchent toujours des précisions, et ne se contentent pas de leurs yeux… quoique, j’avoue, ce n’est pas vraiment de la précision ! Or donc, entraînés par des amis un bel après-midi d’août, nous voici arrivant dans un de ces villages perché sur sa colline : un château, bâti sur des rochers, et autour quelques maisons, beaucoup de fleurs, le tout bien joli mais un peu endormi en ce jeudi après-midi.

Accueillis par un (gentil) épouvantail qui nous montrait la direction de l’église, nous contournons les murailles du château, jetons un coup d’œil dans la cour, et arrivons sous le porche de l’église.

Jusque là tout va bien, pas de surprise, juste la belle pierre blanche, quelques briques, des travaux de restauration, une grande porte en bois, usée, mais solide, et là…

… là, le choc ! Nous nous retrouvons au milieu de dorures, de marbres en trompe-l’œil, dans une église qui ressemble davantage à un théâtre à l’italienne qu’à un lieu de culte, s’il n’y avait pas ces statues, la chaire, ce lutrin, cet harmonium… une belle bannière de Saint Quiterie dans l’étage, et tout autour de nous ce décor baroque époustouflant. L’histoire dit qu’elle existe depuis le XIII° siècle, qu’elle était réservée aux Templiers, donnée ensuite aux seigneurs vicomtes de Lomagne et d’Auvillar, qu’au XV°, lors de la guerre de 100 ans, le village a été détruit puis reconstruit autour du château dont la chapelle devient l’église paroissiale, et en 1761, les frères Goulard, l’un curé, l’autre vicaire, décident de doter leur église d’un décor baroque, et ce, grâce à un important héritage paternel.  Ils confient la direction et l’exécution des travaux à Maraignon dit Champaigne, menuisier ébéniste de Lectoure. Décor terminé en 1776. Les deux frères sont d’ailleurs toujours présents (mais je ne sais lequel est le curé et lequel le vicaire) :

N’est-ce pas que le détour valait la peine ? Et que vous avez bien fait d’attendre ? Comment ? Je ne vous ai pas dit le nom de ce merveilleux village ? Tout simplement Lachapelle. Et c’est dans le Tarn-et-Garonne. Je vous donne même un lien, beaucoup plus précis que toutes mes explications : http://tourisme.malomagne.com/fr/a-voir/sites-et-patrimoine/eglises-chateaux/documents/eglise-lachapelle.pdf . Lachapelle_3562C’est une association qui a sauvé cette église, qui la restaure, « les amis de l’église de Lachapelle », et il y a toujours quelqu’un pour répondre à vos questions, ou tout simplement pour se réjouir de votre surprise devant cette découverte ! Si un jour vous y emmenez des amis vous aussi, ne leur dites rien de ce qui les attend, et vous continuerez à être heureusement surpris ! On se retrouve bientôt, pour d’autres découvertes de mon été à la campagne… (merci à l’office de tourisme de Lomagne, sur le site duquel j’ai « volé » trois photos, mais merci, un graaand merci, à Corinne et Philippe de nous avoir fait découvrir ce lieu !)

Epouvant’ail ? ou épouvant’aulx ?

Ou aussi : l’été à la campagne, 3 !Lachapelle21août14_3483

Quelle belle journée, ce 21 août… un grand, un énorme « merci » à Corinne et Philippe. Comme lorsqu’on nous dit « venez nous voir, cet été », nous n’avons pas pour habitude de résister longtemps… nous voilà donc partis à Saint Clar de Lomagne (32, le Gers). Saint Clar, nous connaissions : le musée de l’école, les couverts un peu partout dans le village, la plaçote, la halle, les maisons en belle pierre blanche. D’accord, hors saison, pas très animé, ce gros village… Mais hier, ouh la !, que de monde ! C’était jour de fête, la fête de l’ail. Comment ?, vous ne connaissez pas l’ail de Saint Clar ? Grande lacune. Mais on va réparer ça, car l’ail, je vais vous en montrer sous toutes ses formes. Peau, épluchures, tête, gousse, tresse, compositions, l’ail est l’occasion dans notre région (Cadours, Saint Clar, Beaumont de Lomagne, et autres villages gersois) de belles fêtes, avec bandas, concours, grande bouffe ou repas gourmand (l’un n’excluant pas l’autre d’ailleurs), marché festif, bref, l’occasion de rencontres et de sourires.

Je commence par le village : la halle et son « beffroi », les couverts, l’église, la médiathèque, les maisons, le musée de l’école…

Et comme ce 21 août était jour de fête, il y avait du monde, des couleurs, une banda, et… de l’ail ! Il y avait même, sur un coin de marché, une belle troupe d’oies .

Ail blanc, ail violet, en tresses, en vrac, en sac, et surtout en compositions époustouflantes… regardez bien, ces œuvres sont faites uniquement avec l’ail, sa peau, ses épluchures, des mois de travail, et au bout, peut-être, une récompense, un prix. De « Léa se brosse les dents » à la reproduction de la halle de Saint Clar avec son marché du jeudi, en passant par l’illustration d’un conte « Jean de l’ail » (créée par des enfants), le pont du Gard, ou la découverte de l’Amérique…

Saint Clar, voilà déjà un joli bourg à découvrir. Mais il y a aussi les alentours, petits villages perchés au sommet d’une de ces collines à l’arrondi si doux, anciens châteaux cachés dans les arbres, plus ou moins remis en valeur… Et en faisant le tour de ces villages, en été, vous pourrez découvrir « la ronde des épouvantails ». Rivalisant d’imagination, d’ingéniosité… Sur la place de Saint Clar, c’est le groupe des notables du village qui vous attend. Dans le joli village d’Avezan, un robot vous accueille, et au bord du chemin, vous rencontrerez un jardinier, un pêcheur, une cueilleuse de pommes, et… le château, comme un théâtre, avec sa scène, ses coulisses, et une belle pelouse pour vous assoir… imaginez, un soir d’été, la chaleur se fait douce, les projecteurs s’allument, et un troubadour chante sous la fenêtre d’une dame… et soudain, la grande porte du château s’ouvre, et….

… et ce n’est pas fini ! Mais je continuerai plus tard, avec une merveilleuse découverte pas très loin de Saint Clar, et croyez-moi, il est des trésors bien cachés dans les plus petits de nos villages. A nous de savoir les trouver, les faire découvrir, comme l’ont fait hier Corinne et Philippe pour nous. Avezan21août14_3495Alors… suite sur une prochaine page ! Ce magnifique chat « avezien » ou « avezanais » (?) vous invite à un peu de patience…

Dans mon jardin d’été…

Même si cette année l’été c’est un jour oui un jour non, le calendrier l’affirme, nous sommes bien en été ! Et dans le jardin, l’herbe est bien verte pour un milieu de mois d’août, mais c’est plus agréable, reconnaissons-le, qu’une herbe presque sèche et marron-beige. Après un petit temps d’hésitation, comme si elles aussi se demandaient si on était bien en été, les fleurs ont finalement décidé que oui, et se sont remises à éclairer tout ce vert… de la véronique bleu foncé presque violet aux roses roses ou jaunes, de la sauge de Jérusalem au « soleil » annonçant le prochain automne, des fuchsias à l’ombre du rosier refuge des oiseaux à la nouvelle véronique rose mauve, des framboisiers aux althæas,

… des insectes butinant et parfois saupoudré de la tête aux pattes de pollen à celui caché, allez savoir pourquoi, sous les aigrettes d’un pissenlit, de la discrète coccinelle au papillon colibri ou au criquet prenant son bain de soleil dans l’althæa, chacun s’ingénie à apporter sa couleur, son bourdonnement, sa vie tout simplement dans notre petit univers…

sans que pour autant notre nouvelle pensionnaire en soit dérangée pendant sa sieste au soleil !10août14_3406

Même l’orchidée dans mon bureau resplendit, et m’offre son bouquet !16août14_3412

L’été à la campagne, 2

L’incontournable visite pour les hôtes vacanciers de notre Mathusine, c’est bien sûr le château de Laréole (« l’été à la campagne, 1 »). Mais pas seulement ! En repartant de Laréole, par exemple, vous prenez la direction de Brignemont, petit village perché sur sa colline. Et si vous venez de Toulouse, vous suivez une belle route de crête, avec (si vous avez de la chance…) tout au fond de l’horizon, au-delà de la campagne gersoise, les Pyrénées ! Si, si, ça m’est déjà arrivé de les voir, et elles sont superbes… il est vrai que cet été, c’est difficile, vu ce temps en zig zag. Donc, écrivais-je, vous allez vers Brignemont.moulin de Brignemont_3354 Et avant le village sur votre droite (si vous venez de Toulouse), ou après et donc sur votre gauche (si vous venez de Laréole), surprise, un moulin, un vrai, avec ses ailes, ses voiles, son toit qui tourne, son meunier qui vous explique (avec le bon accent, pas celui des présenta-trices/teurs de la télé) le pourquoi, le comment, quand, où, et quand vous repartez, au bout de plus d’une heure car on a du mal à partir, vous n’aurez plus qu’une envie : trouver un vrai vieux moulin, le remettre en état et partager votre passion avec les heureux vacanciers qui vous rencontreront ! Parce que c’est de passion qu’il s’agit, et c’est sa passion que vous fait partager (et avec quel enthousiasme, quel humour, quel bonheur !) le meunier.

Je ne vais pas essayer de rivaliser avec le dépliant que vous pourrez trouver dans tout bon office de tourisme de la région… mais, pour celles et ceux qui ne sont pas ici, sachez que c’est d’un monument historique qu’il s’agit. Non, pas le meunier, le moulin ! Car ce moulin est là depuis 1740, rénové en 1856 par Favarol et fils l'ancienne roue_3374, classé en 1991, il a été restauré par son actuel propriétaire. Et  depuis 1996, le moulin tourne au gré du vent, écrase le blé, et produit une farine à l’ancienne, non pas pour la vente, mais pour le bonheur des touristes qui ont osé s’arrêter pour regarder cette merveille : un vrai moulin, dans une vraie campagne !

Des ailes, sur l’armature desquelles, dès le matin, le meunier grimpe pour hisser les voiles. Et regrimpe le soir pour les baisser, les rouler, et les empêcher de tourner pendant la nuit… Souvent, les visiteurs participent à cet exercice, et les enfants ne sont pas les derniers ! Avant, bien sûr, il aura regardé d’où vient le vent, pour faire pivoter le toit (plus de 10 tonnes) avec le gouvernail et le cabestan, et orienter les ailes (16m d’envergure, 4 tonnes…) face au vent. Aujourd’hui, avec ce beau vent d’ouest, tout cela doit joyeusement tourner, et la farine doit couler bien rapidement dans le bac…

Mais on ne se contente pas de regarder « du dehors ». Non, à Brignemont, on visite tout, du sol au plafond, et on participe à tout ! Bon, vous n’aurez pas à monter les sacs de farine jusqu’à l’étage… mais vous devrez grimper les 27 marches taillées dans du chêne, des marches de 1740, c’est dire si le bois est solide ! Et là haut, c’est un ouvrage spectaculaire qui nous attend : le rouet, l’énorme arbre des ailes, la meule courante, la meule dormante, tout cela entrainé, tournant dans de beaux craquements parfois inquiétants, surtout les jours de grand vent…

Et le petit cheval, redécouvert sous un tas de sacs, de paille, lors de la restauration du moulin rythme tout cela au pas, ou au trot, ou encore plus vite, selon la force du vent. Et la farine tombe dans son bac… vous n’avez plus qu’à remplir votre sac en papier, recopier la recette du pain, rentrer chez vous les yeux et les oreilles éblouis, et faire votre pain !

C’est ainsi, il est des lieux bien cachés, dans nos campagnes, qu’il faut savoir trouver, qu’il faut vouloir découvrir, des hommes passionnés qui vous feront aimer d’anciens métiers, devenus de nos jours tellement aseptisés que l’on en oublierait l’odeur du blé, de la farine… Si vous venez dans ce coin, tout proche du Gers mais encore en Haute-Garonne, je vous en prie, faites le détour, allez à la rencontre du moulin de Brignemont, ( www.moulindebrignemont.com ) et je suis certaine que vous ne le regretterez pas !

L’été à la campagne, 1

Me revoici… la folie du mois de juillet est passée : le festival est fini pour cette année ( http://www.festivaldansespourtous.fr , et aussi sur Face Book ),  la maison familiale s’est peu à peu vidée de ses vacanciers « juillettistes », peut-être que quelques aoûtiens auront la bonne idée de venir, on verra bien ! Ces passages sont pour nous, pour moi, l’occasion de faire découvrir les richesses de notre campagne à la famille, aux amis. Et parfois l’occasion de nouvelles découvertes ! Il est un lieu que je ne me lasse pas de visiter, de faire visiter, c’est le château de Laréole, à quelques kilomètres de notre maison. Oh, il n’a pas la grandeur historique des châteaux de la Loire, ni leur majesté ! Mais depuis notre arrivée ici il m’a attirée, émerveillée, même lorsqu’il était en ruine ou presque. Les enfants y ont joué, alors qu’il semblait complètement abandonné, envahi d’arbres, de taillis. Et puis, un jour… des travaux ont commencé. Classé à l’inventaire des Monuments Historiques, restauré par le Conseil Général, ce n’était plus « notre » château secret, mais… il était sauvé ! Tant pis pour les folles histoires imaginées, nous avons dû revenir à l’Histoire. Que l’on se promène dans le parc désormais civilisé ou dans les salles rénovées, l’imagination n’a pourtant pas disparu, car il reste encore beaucoup de pièces à ouvrir… les sous-sols, les cuisines, le deuxième étage… Et même dans le château, ce cabinet de travail continue à m’intriguer, malgré les explications des jeunes guides érudit-e-s qui désormais vous proposent des clés pour connaître le pourquoi et le comment de ce monument.

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Château de Pierre de Cheverry, lieu de villégiature, construit par l’architecte Dominique Bachelier de 1579 à 1582, c’est à l’origine un château Renaissance, en forme de bastion, un grand carré, quatre tours, château de défense, dont l’aspect sévère est adouci par l’alternance de brique rouge et de pierre blanche. Défensif, peut-être, mais dès qu’on entre dans la cour, on oublie les bouches à feu et les canonnières pour admirer le logis, et surtout la coursière, d’où devaient rêver les dames en regardant les spectacles donnés dans la cour…

En été, d’ailleurs, des spectacles ont lieu chaque samedi et dimanche, cirque, théâtre, danse, musique, dans la cour, sur les espaces verts, dans le bois attenant, dans les fossés recouverts de gazon où les enfants roulent dans de grands cris de joie… Des expositions « meublent » les salles du château, les chambres de monsieur et de madame, les antichambres, les galeries, chaque année apportant une nouveauté. Cet été, c’est une exposition retraçant « un siècle d’art en Haute-Garonne (1880-1980) », peintures, sculptures, tapisseries.

Spectacles gratuits, visites et entrée libres ou guidées, ce petit bijou mérite vraiment une halte sur le chemin des vacances. Dans la salle de réception la cheminée grandiose vous surprendra, dans les chambres et antichambres les plaques de cheminées retrouvées attendent dans un âtre une nouvelle flambée…, les carrelages des sols, récupérés dans le château et remis en état, les vues sur la coursière ou sur le parc au travers des vitres incitent à la tranquillité, dans l’antichambre de madame de Cheverry les statues se lovent sous un cadre renaissance, et l’escalier monumental espère retrouver sa fonction d’escalier emmenant les amis dans les pièces à vivre familiales…

Et lorsqu’on sort de ces salles (on ne visite que le premier étage, l’étage de réception), lorsqu’on quitte le château par son beau portail où l’on devine les chaînes du pont-levis, on retrouve la nature, domestiquée mais pas trop, le verger, les grands espaces plongeant vers le Gers avec les Pyrénées tout au fond, le superbe platane plus que centenaire… on ne peut qu’avoir envie de prolonger la visite en se promenant tout autour de ce château accueillant, en dépit des vestiges des couleuvrines ici et là !

Plaisir d’autant plus multiplié que, pour venir jusqu’au château, au hasard de votre route, dans les champs, vous avez eu les yeux tout ensoleillés par les couleurs des tournesols…