Un dictionnaire, des cloches, et autres découvertes…

26sept16_brignemontUne amie et des cousins de passage à la maison, en avant pour des petites découvertes campagnardes ! Après la fête des vendanges à Galembrun, nous avions enfin le temps de faire visiter quelques curiosités des alentours.Situés entre Gers et Tarn-et-Garonne, dans une « pointe » de Haute-Garonne, nous n’avons que l’embarras du choix…

Nous commençons par le Gers, car le lundi, c’est marché à Mauvezin, nous y allons. Arrêt au passage au moulin de Brignemont, dont les accompagnateurs d’une école installaient les voiles ( http://www.moulindebrignemont.com/ ). Arrivés à Mauvezin, pas de chance, ce lundi tombait juste après la fête de cette petite ville, et pour beaucoup de marchands, exposants, paysans, c’était repos… tant pis, nous nous contentons des présents, et de la superbe charpente de la Halle !26sept16_mauvezin Petit tour à Sarrant (celui du Gers, pas l’autre), deux rues : une circulaire et une au milieu en diamètre… vieilles maisons peu à peu restaurées, mais pas de chance là non plus, la Librairie Tartinerie ( https://www.lires.org/ ) est fermée le lundi !

Arrêt à Cologne, pour sa place, les maisons anciennes, les couverts, et la jolie halle, avec sa mesure à grains.

Nous avions prévu une visite chez David Léger, sculpteur installé à Launac ( http://www.david-leger.com/ ), mais finalement, ses œuvres étant exposées à Montauban, dans la nouvelle médiathèque Memo, nous préférons aller jusqu’à Montauban. Décidément, ce n’était pas notre jour de chance, la médiathèque est fermée le lundi… tant pis, nous visiterons un peu de la vieille ville, la belle place Royale, les rues piétonnes, une église, même pas le temps pour le musée Ingres (mais avec ma chance, ce jour-là il était peut-être lui aussi fermé…).

Daniela devant repartir le mardi n’a pu finalement pas beaucoup visiter les environs, mais nous avons continué avec « les cousins de Lyon » : nous avons enchaîné le dictionnaire Larousse et les cloches, à l’Isle Jourdain. Pour commencer, petit coup de chance, la maison Claude Augé, maison bourgeoise, aux vitraux magnifiques et tous différents, dont j’ai déjà parlé dans ce journal ( https://bbordasilvand.wordpress.com/2014/09/07/une-maison-bourgeoise-savante/ ), était ouverte. Claude Augé, né à L’Isle Jourdain,  entré dans la famille Larousse grâce à son mariage, est l’inventeur du Petit Larousse Illustré. Si vous êtes à L’Isle Jourdain, n’hésitez pas à passer un moment dans cette maison, les bénévoles de l’association « Les amis de Claude Augé » sont passionnants et passionnés, c’est ouvert le samedi matin (jour de marché) ou sur rendez-vous au 05 62 07 30 01. Sous le soleil, les vitraux sont encore plus beaux. Et si vous aimez les dictées, chaque 3ème week-end de novembre, une dictée est organisée….

29sept16_lisle-jourdain-mairieDu dictionnaire aux cloches, il n’y a que la place à traverser, en passant devant la Mairie, copie en plus petit du Capitole de Toulouse, bâtiment offert à la ville par… Claude Augé ! Et vous voici dans le Musée Européen d’Art Campanaire. Comme pour ce musée aussi il y a quelque part dans ce journal une page, je ne vais pas vous reposter des photos déjà faites… Dans le grand hall,  l’exposition (en entrée libre) propose chaque fois un thème différent. Cette fois, c’étaient « les petits métiers en Chine », figurines en terre cuite d’un artiste dont (et je m’en excuse) je n’ai pas noté le nom. L’entrée au musée campanaire est payante (4,50 €), mais cela en vaut la peine. Cloches d’ici et d’ailleurs, sonnailles, fabrication d’une cloche, horloges, carillons, cloches de la Bastille ou clochettes de table, grelots… ici un lézard, là un dragon, clochette à tête de mort ou en forme de fleur de muguet, on n’imagine pas la richesse de cet objet trop souvent synonyme de sot !

Et cette semaine, mon petit bonheur surprise (avant un autre gros bonheur, mais ça, ce sera pour une autre page) :

L’été à la campagne, 2

L’incontournable visite pour les hôtes vacanciers de notre Mathusine, c’est bien sûr le château de Laréole (« l’été à la campagne, 1 »). Mais pas seulement ! En repartant de Laréole, par exemple, vous prenez la direction de Brignemont, petit village perché sur sa colline. Et si vous venez de Toulouse, vous suivez une belle route de crête, avec (si vous avez de la chance…) tout au fond de l’horizon, au-delà de la campagne gersoise, les Pyrénées ! Si, si, ça m’est déjà arrivé de les voir, et elles sont superbes… il est vrai que cet été, c’est difficile, vu ce temps en zig zag. Donc, écrivais-je, vous allez vers Brignemont.moulin de Brignemont_3354 Et avant le village sur votre droite (si vous venez de Toulouse), ou après et donc sur votre gauche (si vous venez de Laréole), surprise, un moulin, un vrai, avec ses ailes, ses voiles, son toit qui tourne, son meunier qui vous explique (avec le bon accent, pas celui des présenta-trices/teurs de la télé) le pourquoi, le comment, quand, où, et quand vous repartez, au bout de plus d’une heure car on a du mal à partir, vous n’aurez plus qu’une envie : trouver un vrai vieux moulin, le remettre en état et partager votre passion avec les heureux vacanciers qui vous rencontreront ! Parce que c’est de passion qu’il s’agit, et c’est sa passion que vous fait partager (et avec quel enthousiasme, quel humour, quel bonheur !) le meunier.

Je ne vais pas essayer de rivaliser avec le dépliant que vous pourrez trouver dans tout bon office de tourisme de la région… mais, pour celles et ceux qui ne sont pas ici, sachez que c’est d’un monument historique qu’il s’agit. Non, pas le meunier, le moulin ! Car ce moulin est là depuis 1740, rénové en 1856 par Favarol et fils l'ancienne roue_3374, classé en 1991, il a été restauré par son actuel propriétaire. Et  depuis 1996, le moulin tourne au gré du vent, écrase le blé, et produit une farine à l’ancienne, non pas pour la vente, mais pour le bonheur des touristes qui ont osé s’arrêter pour regarder cette merveille : un vrai moulin, dans une vraie campagne !

Des ailes, sur l’armature desquelles, dès le matin, le meunier grimpe pour hisser les voiles. Et regrimpe le soir pour les baisser, les rouler, et les empêcher de tourner pendant la nuit… Souvent, les visiteurs participent à cet exercice, et les enfants ne sont pas les derniers ! Avant, bien sûr, il aura regardé d’où vient le vent, pour faire pivoter le toit (plus de 10 tonnes) avec le gouvernail et le cabestan, et orienter les ailes (16m d’envergure, 4 tonnes…) face au vent. Aujourd’hui, avec ce beau vent d’ouest, tout cela doit joyeusement tourner, et la farine doit couler bien rapidement dans le bac…

Mais on ne se contente pas de regarder « du dehors ». Non, à Brignemont, on visite tout, du sol au plafond, et on participe à tout ! Bon, vous n’aurez pas à monter les sacs de farine jusqu’à l’étage… mais vous devrez grimper les 27 marches taillées dans du chêne, des marches de 1740, c’est dire si le bois est solide ! Et là haut, c’est un ouvrage spectaculaire qui nous attend : le rouet, l’énorme arbre des ailes, la meule courante, la meule dormante, tout cela entrainé, tournant dans de beaux craquements parfois inquiétants, surtout les jours de grand vent…

Et le petit cheval, redécouvert sous un tas de sacs, de paille, lors de la restauration du moulin rythme tout cela au pas, ou au trot, ou encore plus vite, selon la force du vent. Et la farine tombe dans son bac… vous n’avez plus qu’à remplir votre sac en papier, recopier la recette du pain, rentrer chez vous les yeux et les oreilles éblouis, et faire votre pain !

C’est ainsi, il est des lieux bien cachés, dans nos campagnes, qu’il faut savoir trouver, qu’il faut vouloir découvrir, des hommes passionnés qui vous feront aimer d’anciens métiers, devenus de nos jours tellement aseptisés que l’on en oublierait l’odeur du blé, de la farine… Si vous venez dans ce coin, tout proche du Gers mais encore en Haute-Garonne, je vous en prie, faites le détour, allez à la rencontre du moulin de Brignemont, ( www.moulindebrignemont.com ) et je suis certaine que vous ne le regretterez pas !