Urbanismes…

… Toulousains. Par-ci par-là, entre manifs et passages « en ville » (de plus en plus rares), cette ville de Toulouse est étonnante de richesse architecturale. Beaux immeubles anciens, d’autres plus modernes, vieilles maisons toulousaines encore debout dans certains quartiers, monuments bien sûr, les ombres des arbres sur les murs de briques le long des boulevards, hôtels des pastelliers, ce sont des centaines de pages que je pourrais écrire en photos !

Pour aujourd’hui, je me contenterai des derniers passages à Toulouse. Boulevards, surtout, puisque c’était pour des manifs, mais aussi, à l’occasion de quelques rendez-vous, dans des rues du cœur de ville.

Dans notre ancien quartier, encore quelques maisons abandonnées, jardins en friche, volets fermés, vieux rosiers, balcons repeints…

La ville, ce sont aussi quelques beaux tags…

Tag éphémère sur ces panneaux posés contre les vitres d’une école supérieure, lors de la manifestation du 1er mai, histoire de les protéger des idiots dévastateurs…

Sur le boulevard, côté nouveaux immeubles, près du beau jardin de Compans-Caffarelli, rencontre avec un illustre Toulousain.

Et puis il y a aussi l’architecture cachée, parkings, parc des expositions, à laquelle on ajoute des couleurs pour que ce soit moins triste, ou moins aseptisé, ou moins inhumain…

Côté statuaire, quelques personnages célèbres… Plus haut, c’était Carlos Gardel. Il y a bien sûr Pierre-Paul Riquet. Mais aujourd’hui je terminerai avec Jeanne d’Arc, témoin du haut de son socle de bien des défilés, veillant sur les fleuristes du marché du matin, surveillant le vieux manège installé au début de la grande rue d’Alsace Lorraine, devenue piétonnière… (je n’ai pas une passion débordante pour Jeanne, mais ce jour-là, sous les feuillages tout nouveaux, je l’ai trouvée bien fière !)

2017, J – 2 !

Deuxième page de ce séjour en Beaujolais autour des festivités de fin et début d’années. 16-12-30_047_solutreUne journée toujours aussi embrouillardée, toujours aussi fraîche, et toujours aussi riche en découvertes : villages décorés, maisons de pierre, monuments historiques et/ou empreints de spiritualité, petit restaurant de campagne (chez Lamartine, excusez du peu !), du Beaujolais au Mâconnais et même bien près de la Bourgogne et du Charolais… Routes sinueuses, villages et clochers, premier arrêt : Liernes. Belles maisons en pierres ocre presque rosées, et…

… les œuvres de Ted Nomad, peintre en art de rue (pour ne pas dire street art), un artiste né dans le Mâconnais, qui peint dans quelques villages dont Liernes. Des liens : http://pontdevauxinfo.over-blog.com/2016/04/le-street-art-fait-son-entree-dans-la-cite-pontevalloise.html , ou http://www.artsper.com/en/contemporary-artists/france/3319/nomad-ted . Le village est joliment décoré, en plus de ces tags, sculptures en métal ou décors de Noël en branches devenues animaux, et cette étrange cantinière… Une belle église (fermée, bien entendu… quand certains nous rabâchent que la France est catholique alors que toutes ses églises sont fermées en permanence…), un clin d’œil aux fumeurs sur le terrain de pétanque, et une décoration naturelle autour de cette pompe au coin d’une maison :

Malgré le brouillard, nous tentons l’approche de Solutré. Les herbes givrées, les vignes blanches bien alignées, le chemin et la voûte des arbres, tout est très beau, très calme… mais impossible de distinguer cette fameuse roche, perdue au bout des vignobles ! Essayez quand même…

Tant pis, nous repartons sans grimper… Étape suivante : Milly. « Objets inanimés », « Ô temps suspends ton vol », et autres vers appris il y a bien longtemps, mais qui reviennent tout doucement. D’autant plus facilement maintenant avec les possibilités sur les portables des uns et des autres… oui, c’est de la triche, mais ça valait la peine d’être déclamé devant la maison natale de Lamartine, Alphonse de son prénom !

Village accueillant, grâce aussi à son auberge « chez Jack » ! Et oui, pause repas dans ce petit bar restaurant, aux succulents plats du terroir, le Mâconnais ! Ne pas oublier d’admirer le toit de l’église tout en pierre ! (église fermée, faut-il préciser ?)

(désolée pour certains visages flous, mais il y a toujours quelqu’un qui bouge au mauvais moment 😉 ). Adresse absolument recommandable, vraiment. Après cette halte intellectuelle et gastronomique, bien réchauffés, départ pour l’étape suivante : le château de Berzé, avant d’arriver à Cluny, dernière étape du jour. Pas de visite du château, accueil sympa par un bon gros et gentil chien (au grand désespoir des pantalons de Gil 😉 ), mais nous n’avons pas osé franchir la limite autorisée… sur le chemin qui mène vers le château, des bancs de pierre sous les arbres invitaient au repos, mais non, vraiment, le froid nous a dissuadés de faire halte !

Et enfin, Cluny. J’ai déjà écrit une page dans ce journal sur la ville et l’abbaye. Je vais donc juste vous redire combien, cette fois encore, j’ai aimé le lieu. Malgré le froid ! Les prophètes toujours à leur place dans la chapelle du père abbé, l’impressionnante hauteur de la nef, et cette construction à imaginer, puisqu’il ne reste plus que des plans, des piliers tronqués, les couloirs du monastère devenu école, la voûte somptueuse de l’atelier…

Après cette journée, la tête pleine de dates, de vers romantiques, de châteaux et de chapiteaux, retour vers la chaleur de la maison, où une potée comtoise nous a réchauffés !16-12-30_081_blace Le dernier jour de cette année 2016 sera plus tranquille côté tourisme… tout aussi enrichissant, certes, mais, à la demande générale, la matinée du samedi a offert un peu de repos à nos jambes et nos têtes. C’est que la différence entre nos 20 ans et nos années actuelles se font (un peu) sentir 😉 !

Clins d’oeil vénitiens

Venise, ville musée ? Non, non, et cent fois non ! D’abord, parce qu’il y a des personnes qui y vivent, tout comme vous et moi dans votre ville, votre village, qui y travaillent, choses que le touriste ne semble pas toujours réaliser, pressé qu’il est de découvrir les musées, églises, palais, de la cité des Doges. Et on peut comprendre parfois que le Vénitien se sente agressé par ces milliers de touristes qui se déversent dans (certaines de) ses rues et places, qui ne respectent pas ces lieux historiques, laissant leurs détritus sur les marches des églises, les margelles des ponts… hélas, ce n’est pas seulement à Venise que ce genre de chose arrive, et cela me choque tout autant de trouver ces sacs Mc…., ces canettes de C…C… ou de bière, dans les rues de Toulouse que dans celles de Venise ou de Paris.

Bon, STOP, je ne vais pas polémiquer sur le respect et le non-respect de la vie des uns et des autres, je voulais vous montrer quelques clins d’œil qui font de Venise une ville vivante, malgré (grâce à ? ou à cause de ?) toutes les beautés historiques qu’elle renferme.

Bien sûr, il y a cette librairie absolument incroyable, où seul le patron semble s’y retrouver. Non, en fait, il s’y retrouve tout à fait, il suffit de lui demander un titre, et il vous le déniche dans ce qui semble un vrai fouillis, où les chats se baladent sur les étagères, où vous pouvez grimper un escalier de livres pour jeter un coup d’oeil par-dessus le mur vers le rio… et d’où, si vous vous en sentez le courage, vous pouvez repartir à la nage…

Il y a aussi ces sonnettes aux entrées de maison, composant un visage moustachu et souriant, ou celles qui vous tirent joyeusement la langue !

Et dans Castello, cette découverte superbe au hasard de nos tours et détours dans les petites rues (oui, je le dis et je le redis, j’aime les tags lorsqu’ils sont beaux !)

Et le « fou » du campanile de Santa Maria Formosa, le Maure toujours aussi de guingois sur la maison du Tintoret nouvellement rénovée dans Cannaregio, l’homme assis de la Ca’ Pesaro regardant l’enfilade des salles, le canon séparant deux ouvertures du côté de la Fenice (à l’hôtel Fantin je crois), le chien bleu sur le balcon d’une demeure du Grand Canal impassible devant la circulation parfois ahurissante des gondoles entremêlées aux vaporetti, taxis et autres embarcations de travailleurs, tandis que dans Dorsoduro une jolie vasque invite nos amis chiens à se désaltérer, et… la gentille attention pour nos têtes (si nous en avons !) avant le sotoportego Zuri dans Castello…

04oct_028_4212Une ville où, certes, sur les campi et campielli les arbres trouvent parfois une place, mais où les fleurs et plantes vertes ne poussent que dans des pots (sauf dans les Giardini…), à moins d’avoir été peintes sur un mur histoire de nous faire rêver

09oct_341bis_4229   Venise ville vivante, ville DE musées et non pas ville musée, Venise au cœur qui bat et ne veut pas se laisser acheter, ni vendre…

Venise qui, je l’espère, je le souhaite, sera là encore longtemps pour nous émerveiller et nous faire rêver…

de tag en graffiti… et inversement !

Dans le genre d’éternelle discussion sur laquelle pas grand monde n’arrive à se mettre d’accord, essayez donc, lors d’une banale rencontre entre gens bien élevés, de glisser « oh, moi, les tags, finalement j’aime bien »… et c’est parti ! Pourtant, de Rome à Ouglitch, d’Amsterdam à Reykjavík, de Paris à Venise, et j’en passe, partout vous retrouverez ces signatures, ces dessins sur les murs… Qu’ils soient élégants ou griffonnés, ils apportent parfois un peu de sourire sur des murs tristes. Tenez, vous arrivez de votre province bien verdoyante et ensoleillée et vous entrez dans Paris, c’est déprimant, non ? Paris périph_1416et bien, regardez, et par endroits c’est comme un sourire de bienvenue au milieu de la grisaille de ces murs anti-bruit.

Parfois, tags et graffitis se mêlent aux vieilles pierres, comme à Apt, près de ce lieu de fouilles en plein centre ville… Ou bien ce sont les municipalités qui ont décidé d’illustrer leurs célébrités, leurs traditions, comme à Villefranche sur Saône avec le mur des conscrits, à Clochemerle (Vaux en Beaujolais) avec la maison sortie tout droit du livre de Gabriel Chevallier, ou dans ce petit quartier d’Albi…

Je vous l’accorde, certains feraient mieux de s’abstenir de taguer, mais mais mais… Certains tagueurs sont vraiment extraordinaires, lorsqu’on leur laisse le temps de s’exprimer ! Dans Reykjavik, cet endroit pour « la glisse », superbe de couleurs, d’idées… ou au hasard des rues, de vrais tableaux sur les murs, entre deux portes…

A Paris, tout un quartier est ainsi peint, décoré, tagué, parfois avec bonheur, parfois moins agréable à l’oeil, mais toujours plein de vie… à Besançon, au hasard du quartier Battant… Des jeunes, créatifs, qui ont eu envie de sortir les murs de leur tristesse, ou de profiter de la décrépitude d’un coin de rue…

Certains sont voulus, signés de « vrais » peintres, d’autres sont de belles promesses de créativité, certains sont franchement nuls, jetés sur un mur pour (peut-être) juste le plaisir de salir…

il y a les sombres et les joyeux… et ceux qui nous parlent d’un certain mal-être, de la réalité de notre monde aujourd’hui…


Écoutons les murs… les artistes ne sont pas tous enfermés dans les musées (parfois, je me demande d’ailleurs ce que certains y font), ou sur les murs dans nos églises… Autrefois, « on » racontait au peuple illettré la bonne parole, religieuse évidemment, avec des tableaux devant lesquels nous nous extasions aujourd’hui, et avec raison !,

mais qui sait si demain ce ne sera pas devant ces graffitis et ces tags que nos descendants s’extasieront ? Heu… pas devant tous, je suis d’accord !