Balade à l’est ?

Décidément, ce printemps qui se veut un jour estival, le lendemain automnal, voire hivernal, ne nous aide pas à redémarrer ! Alors je trie, je range, et de classement en rangement, tri et autres essais de ménage photographique, me revoici partie du côté de Besançon, mais côté campagne alentour cette fois.la Citadelle depuis Montfaucon_1998

Les aller-retour familiaux, les retrouvailles entre amis, que ce soit en été, au printemps, en hiver, ou en automne, ont été l’occasion, à chaque fois, d’une découverte supplémentaire dans le Doubs et le Haut Doubs, avec même parfois un petit tour en Suisse ! Le château de Montfaucon (parfois bizarrement orthographié Monfaucon) au-dessus d’une boucle du Doubs, au-dessus de la Citadelle, a été, un jour de printemps où le genou se faisait prier, une balade tout ensoleillée et tranquille. N’hésitez donc pas à y aller avec vos pitchouns, ils y grimperont sans fatigue, et pourront y jouer aux preux chevaliers sans risques.

Nancray, et son musée en plein air, les vieilles maisons comtoises mises à l’honneur, avec leur mobilier, maisons bourgeoises ou fermes, la laiterie, l’élevage, le tissage, les jardins, et de belles vaches broutant sans s’étonner des touristes, posant devant les appareils photo…

Là, nous sommes encore près de Besançon, et pourtant c’est la campagne, les monts verts et les prairies. Un peu plus haut, vers le Haut Doubs, la forêt de Chalamont garde la mémoire de loups et charrois romains, les montagnes se font plus hautes, les sapins s’installent, les fermes aux toits pentus se protègent contre la froidure, massives, en hiver les skis dessinent de longues lignes glissant entre les sapins, et l’hiver transforme les lacs en lieux mystérieux et silencieux…

A Frasne, les tourbières remontent le passé pour une randonnée « pépère » entre bouleaux et lacs, sur le sentier découverte. A Courvières, au milieu d’une grande plaine (enfin, presque plaine…), le moulin à vent installé depuis bientôt 150 ans ne régule plus l’alimentation en eau mais attire les curieux, et dans la campagne la chapelle Notre-Dame-des-sept-douleurs avec son enclos, ses bardeaux de bois, située sur un lieu de douleurs, une ancienne léproserie, est la jolie récompense d’une balade sans souci.

Et le château de Joux, perché sur son piton à l’entrée de la cluse de Pontarlier, où rodent les ombres de Mirabeau, de Toussaint Louverture, de Loïse de Joux, morte de bonheur, de Berthe de Joux infidèle sans le savoir…

Plus loin encore, dans un petit morceau de Suisse, l’abbatiale du village de Romainmôtier, fresques, peintures, vieilles maisons et cette fontaine à l’inscription étonnante… obsession de la propreté ?

Sur la route du retour vers Besançon, Moncey, ses souvenirs napoléoniens et ses souvenirs familiaux… un joli lavoir ancien, un château, de belles fermes anciennes…

Et aussi, et encore… Oui, encore une région de notre pays qui mérite qu’on s’y attarde, qu’on y rêve… qu’on y revienne ! Bientôt, promis !

Une ville… Besançon.

Besançon_1863

 

Peut-être que, de moi-même, je n’aurais jamais pensé à aller visiter et découvrir Besançon ? Pourtant… quelle ville ! (du moins le cœur de ville). Enchâssée dans la boucle du Doubs, surveillée par la Citadelle et les forts des six collines qui la surplombent, avec ses maisons aux pierres gris bleu, ses toits pentus, toute son Histoire, oui, sans famille « valeur ajoutée » et ami/e/s, j’aurais pu passer à côté… Au fil des aller-retour, peu à peu, j’ai découvert tellement de charme à cette ville ! Cachés pour la plupart, bien cachés au fond de cours, de couloirs, dont beaucoup restent encore (mais jusqu’à quand ?) ouverts au curieux. Enfilade de cours, qui débouchent sur un petit jardin clos, sur une maisonnette, avec leurs anciennes fontaines hélas occupées maintenant par les feuilles mortes en hiver, mais parfois par de belles fougères…

Et dans ces cours, des escaliers extraordinaires ! Parfois rénovés, parfois un peu abandonnés bien que toujours « en service ». Des céramiques « azulejos » ornent l’un, des bardeaux en bois un autre… et le quotidien, avec ses poubelles plus ou moins photogéniques… un vélo qui attend, des poussettes…

Mais vous n’avez peut-être pas le temps de pousser les vieilles portes, de glisser un œil derrière les grands portails… alors levez le nez et les yeux, chaque maison du centre ville, de Battant, vous offre une surprise, une ornementation, une statue au coin d’une ruelle, des signatures sur une cheminée, l’immense et splendide place de la Révolution ! Ne serait-ce que la couleur des maisons, ce gris bleu si doux au regard… la couleur tout simplement, mérite à elle seule qu’on oublie les vitrines des magasins de la Grande rue, pour l’admirer…

Peut-être aurez-vous la chance de trouver ouvert le portillon de cette cour trop souvent fermée au public, discrètement cachée dans un coin de la place de la Révolution, aux balustrades en bois ouvragé, sculptés…

Ne pas oublier les vestiges romains, la Porte Noire (redevenue blanche) il y a deux ou trois ans et le petit temple voisin

Bref… mais comment être bref quand le regard est attiré à chaque coin de rue, par chaque façade, chaque couloir à la porte entr’ouverte ? Montez sur les collines entourant la ville, et regardez les toits, ou descendez jusqu’au Doubs, surtout en automne avec les ors et les roux des arbres penchés sur l’eau…

Longez le Doubs dans toute sa boucle, grimpez à la Citadelle, retrouvez la vie d’autrefois au musée Comtois, jouez avec le temps au palais Granvelle, prenez-vous pour un ami de Victor Hugo en visite dans sa maison, et tant d’autres musées, maisons, à découvrir… Alors, bien sûr, une ville, c’est souvent un vieux cœur entouré de beaucoup de nouvelles pousses pas toujours, loin s’en faut, agréables à regarder…Besançon_1936 mais la vie avance, et Besançon n’est plus la ville militaire, ni la ville romaine, ni la ville de l’horlogerie, mais elle est faite de tout cela, et c’est sa beauté…

retour sur photos, Lubéron

Céreste_1781

Après le Mont Dore et ses environs, retour sur une autre région de France, les environs de Céreste. Si vous ne connaissez pas le parc naturel régional du Lubéron, et si vous avez envie d’une petite escapade, voilà encore une belle idée de découverte ! Apt, Manosque, Gréoux, Forcalquier, les villages perchés, perdus, mais à arpenter de haut en bas et inversement… C’est la Provence, et dès le départ, chants de cigales, champs de lavande, mas isolés, fontaines qui chantent sur les places de villages, les ocres de Roussillon, le vert tendre des oliviers, la garrigue, les monts embrumés de bleu le matin, toutes les couleurs sont au rendez-vous. La gourmandise aussi. Nous, notre « base », c’est Céreste. Nous avons la chance d’y connaître des amis. Petit village, oui, mais les rues caladées du vieux village, les vestiges de ses remparts médiévaux, de jolies fontaines, d’anciennes maisons, de belles portes… Et une agréable randonnée au départ de Céreste, par le pont de l’Aiguebelle, vers le prieuré de Carluc, peu connu, dans un fond de vallée, avec une chapelle romane, des restes d’églises, une nécropole, et la nature, la nature, la nature… Au retour, petit arrêt chez Carine et Emmanuel, à « la rue des biscuits » ( http://laruedes-biscuits.e-monsite.com/ ), où vous pourrez souffler et vous ravigoter, n’hésitez pas, l’accueil est très sympathique, quant aux biscuits… un délice.

Ne pas manquer les jours de marché, comme d’ailleurs dans tous les villages de notre France ! C’est vrai que là, ils semblent plus colorés que dans certaines villes, une ambiance plus ensoleillée par l’accent… A Reillanes, à Céreste, à Forcalquier, à Apt, et… partout ! Forcalquier, limite du Lubéron. Une ville au passé plutôt rebelle, ou du moins au caractère indépendant, une vieille ville que l’on peut admirer en montant à la citadelle (dont il ne reste rien, merci à Henri IV), devenue la terrasse de Notre Dame, au sommet de laquelle un panorama magnifique s’offre à nos yeux, été comme hiver… la grimpette est un peu rude, mais le chemin de calades est superbe, et en cas de manque de souffle, des bancs vous aident à le retrouver, depuis lesquels vous pourrez admirer les Alpes au fond de l’horizon ! La chapelle qui vous attend en haut de ce beau chemin est assez étonnante dans le genre kitsch, et en principe le dimanche vous avez droit à un carillonneur. Et tout en bas, vers la via Domitia, un vieux lavoir romain apporte un peu de fraîcheur.

Apt et le marché du samedi, les fruits confits, le musée de l’aventure industrielle, la cathédrale (une des plus anciennes de Provence), la maison du parc du Lubéron et ses trouvailles archéologiques, les ruelles de la vieille ville, bref, une petite ville séduisante !

Et les villages environnants, Viens, Saignon et son « potager d’un curieux » plein de poésie, Oppedette et ses gorges, Saint Saturnin les Apt et les ruines de son village médiéval et du château, autant de petites curiosités qui se révèlent de grands bonheurs !

Ne pas oublier le prieuré de Salagon, musée-conservatoire ethnologique de la Haute-Provence, ses jardins extraordinaires, le médiéval, celui des senteurs, des simples, des temps modernes…, ses expositions sur la vie du pays, ses belles calades.

Dans les environs, bien sûr, Roussillon, surnommée par Jean Vilar « Delphes la Rouge », rouge du sang de la belle Sermonde, Roussillon et les ocres, mais aussi Rustrel et le Colorado provençal, belles promenades pour petits et grands ! (mais prévoyez ensuite une lessive pour vos chers pitchouns qui n’auront pas résisté au plaisir de tripatouiller cette belle terre colorée…)

Plusieurs petits séjours dans ce pays d’Apt, du Lubéron, de Forcalquier, au fil des saisons, hiver, automne, fin d’été, des balades tranquilles ou un peu plus « sportives »,

et toujours le même plaisir à découvrir ses beautés…

balade auvergnate

ferme_1750Il y a deux ou trois jours, j’ai reçu un diaporama sur la France… un peu « piégeux », vous savez, style « ah ah vous connaissez l’Italie, la Chine, mais… la France, hein, votre pays ? ». C’était raté, oh que oui, je connais beaucoup de petits coins de notre France ! Deux erreurs, mais les photos étaient trompeuses : Fontainebleau vu depuis le fond d’un parc à la française, j’ai raté !, et Lille, ah j’avoue, je n’ai pas beaucoup mis les pieds par là-haut… Alors je me suis dit pourquoi pas un petit tour de quelques coins « d’ici », après Venise, l’Écosse, l’Islande ? Petite farfouille dans mes albums, et hop ! nous partons  vers l’Auvergne, plus exactement le Mont Dore. Non, ce n’était pas à l’occasion d’une cure, mais d’un congrès où j’accompagnais monsieur. D’ailleurs, grâce à ces accompagnements, j’ai visité deux ou trois belles régions de France (pour couper court à toute critique, je précise que j’ai toujours réglé mon séjour, ah mais !), en plus de nos vadrouilles personnelles. Donc, aujourd’hui, le Mont Dore et les alentours… avril, encore un peu de neige, mais déjà les fleurs nouvelles étaient au rendez-vous.

De belles balades, sur « le chemin des cascades », avec la cascade de Queuneuilh, le joli « Rossignolet », des allées sous les sapins

une montée vers « le pic du capucin », au-dessus de la ville du Mont Dore

la ville de Besse, où, dans les rues de la vieille ville, on se prend à guetter le fantôme de la reine Margot…, Egliseneuve et ses chapiteaux naïvement décorés, le lac Pavin et ses mystérieuses couleurs,

des burons au toit de chaume, des fermes aux granges sombres où les Saint Nectaire mûrissent, de belles vaches curieuses dans les prés,

une magnifique découverte du site troglodyte de Jonas, pas facile d’accès, mais quel régal !

la ville du Mont Dore, dont les thermes sont à visiter, absolument, vieilles pierres romaines mêlées au décor d’inspiration « art déco », mauresque… superbe !

et bien sûr : le Sancy, encore enneigé au sommet.

Bref, c’est indiscutable, nous habitons le plus beau pays du Monde !