En route pour trois nouvelles journées islandaises. Au fait, j’ai oublié de mettre les dates de ce voyage, c’était du 10 au 26 juin dernier. Juin est, paraît-il un des 2 mois les plus secs pour ce pays… ce qui ne signifie pas qu’il n’y pleut pas ! Et nous allons en savoir quelque chose au cours de la partie « fjords de l’est », où brume, bruine et brouillard ont fait partie de nos journées. Un proverbe Islandais dit « s’il ne fait pas beau où tu te trouves, attends encore un peu et ce sera pire »… Soyons juste, ce n’est pas tout à fait ce qui s’est passé. Le bleu du ciel apparaissait assez souvent, même s’il était fugace. Et la vraie pluie ne nous a ennuyées que 3 ou 4 jours sur les 15 jours de voyage.
Nous voici donc arrivées à Svinafell, tout près du Vatnajökull. Deux nuits sur place, pour profiter du parc de Skaftafell, de ses balades, et de quelques échappées près des glaces. Premier arrêt, tout au bord du Svinafellsjökull. Un peu de chemin-piste, un petit parking, un sentier qui part, un portillon à pousser (comme on n’est pas des moutons, on y arrive 😉 ), et…
Ensuite, Skaftafell, avec ses balades pour sportifs de tous niveaux : une « verte » toute tranquille qui mène au pied d’un lac glaciaire et du Skaftafellsjökull (bizarrement, celle-là, je ne l’ai jamais faite… ce sera pour la prochaine fois !), des bleues, des rouges et des noires (pas encore toutes ouvertes celles-là). Nous choisissons de monter jusqu’aux vieilles fermes, Sel, d’où l’on domine l’immense plaine de cendre noire striée de myriades de ruisseaux. Des fermes des années 1800 restaurées par le Muséum National, où vous entrez sans frapper, et où vous pouvez laisser courir votre imagination… Trois maisonnettes en pierres, aux toits engazonnés, à côté les unes des autres, des chambres au-dessus de la maison réservée aux animaux, une partie cuisine/repas/bureau, et une dernière peut-être servant d’entrepôt. Une architecture que l’on retrouve dans d’autres lieux, parfois transformées en petit musée, parfois restaurées pour y vivre, rarement abandonnées. Nous avons rencontré, quelques jours plus tard, une équipe de ces ouvriers très spécialisés, qui nous disaient parcourir le pays pour remettre ces vieilles fermes en état, et cela semble tout de même assez récent.
Donc, nous voici aux Sel de Skaftafell, et de là nous sommes parties pour la deuxième balade du jour (bleue, 5 km), vers Svartifoss. D’un côté la grande plaine noire aux reflets argentés des rivières, de l’autre le glacier, les pics enneigés. Un sentier bordé de myrtilliers (dommage, ce n’était pas la bonne saison…), et comme toujours bien balisé, pour ne pas trop contrarier cette flore qui s’entête à s’installer malgré les dures conditions climatiques !
Et la cascade de Svartifoss, tombant sur des centaines de « tuyaux » d’orgues basaltiques.
Après un passage au seul restaurant du coin (la station service, bien agrandie depuis mon passage d’il y a 5 ans), direction Jökulsarlòn. Le lac glaciaire de James Bond (Meurs un autre jour), et même de Lara Croft : Tomb Raider. Impossible de décrire la beauté du lieu. Même les dizaines de bus et les centaines de touristes qui en descendent n’arrivent pas à gâcher le site. Il faut dire que c’est immense, et que la plupart des personnes restent groupées au même endroit : le point de départ des bateaux amphibies qui leur font faire un tour sur le lac. Ce qui laisse aux curieux et aux petits groupes beaucoup de place ! Glace bleutée, parfois striée de noir, eiders et phoques nageant tranquillement au milieu des blocs de glace tandis que les mouettes criaillaient et tournoyaient entre ciel et glacier, galets décorés de lichens multicolores… Un lieu magique. Je n’exagère pas. Pour peu que le soleil se mette de la partie, c’est encore plus féérique. Ce n’était pas le cas ce jour-là, mais que ce lieu est beau même sous un ciel gris !
Sur la route du retour « à la maison », arrêt souvenir au bord du Breidarlòn, autre lac glaciaire où nous avions campé il y a quelques années… transformé par le tourisme, lui aussi, même si cela se limite à une cahute et des sentiers. Mais il semblerait qu’une randonnée allant de ce lac à Jökulsarlòn soit maintenant balisée… encore un projet pour la prochaine fois 😉 !
Le lendemain, nous repassons par Jökulsarlòn, mais côté océan. Plage de sable noir, blocs de glace entraînés par la marée descendante du lac vers l’océan, une autre féérie !
Ensuite, cap sur les fjords de l’est, jusqu’à notre hébergement du soir : Berunes. Un peu de ciel bleu, beaucoup de brume sur les monts et les falaises, rochers noirs habités de centaines de mouettes, une grande famille de cygnes, la gourmandise du jour : le hùmar (rien à voir avec notre homard, ce sont des langoustines en fait) de Hòfn (pour une fois, nous sommes allées dans un vrai restaurant !)
et… la pluie jusqu’à notre arrivée à Berunes. Mais là, quelle jolie surprise ! J’avais bien vu que c’était un hébergement classé « écologique » etc, mais je n’étais pas préparée à ça :
Une vraie maison, la ferme familiale d’autrefois transformée en gîte super accueillant. Bon, d’accord, j’avais demandé « no bunk bed », et ils avaient oublié… on nous a proposé un autre hébergement, dans une maisonnette, plus luxueux et sans lits superposés !, mais où on ne pouvait pas cuisiner (le restaurant de la ferme semblait très chouette, c’est vrai), donc nous nous sommes contentées d’une petite chambre d’autrefois dans la vieille ferme, mais c’était tellement chaud, coquet, paisible, et les colocataires anglais, espagnol, bien sympas. Pour se faire pardonner leur oubli, les propriétaires nous ont apporté des crêpes le lendemain matin, pour le petit-déjeuner !
Tant pis pour la grisaille du dehors, il faisait doux à Berunes… (une adresse à retenir, pour le prochain voyage : http://berunes.is )