Quarante et un an que je vis à Galembrun, sur la commune de Launac, et je n’avais jamais pu en visiter le château ! Jamais là quand il était ouvert au public, peut-être ?, en tout cas, pour moi, il restait un inconnu. La grande tour face à l’église, les mâchicoulis, l’entrée très conte de fées, princes et princesses, le fait qu’il change sans arrêt de propriétaire… pourquoi ? y avait-il un mystère là-dessous ? Et voilà qu’aujourd’hui j’ai pu le découvrir, grâce aux journées du Patrimoine certes, mais aussi grâce à ses nouveaux propriétaires, tout frais arrivés à Launac. Un accueil chaleureux, ce dimanche, par la châtelaine, visiblement heureuse de partager son domaine. Et ce sont 200 personnes, dont une grande majorité de Launacais, qui ont répondu à l’invitation. Oh, le parc n’est plus celui de 1210, année de la construction de ce château-fort : un lac-réserve pour les agriculteurs et le village grandissant ont petit à petit avalé le parc, dont une grande partie est maintenant parc communal, mais il faut dire que le château a connu de sombres heures… . Démantelé à la fin de la croisade des Albigeois, à peine 13 ans après sa construction, reconstruit 20 ans plus tard, puis remanié, d’abord défensif, avec quatre tours d’angles, revu au fil des ans, la guerre de Cent Ans, les guerres de Religions et le passage de la Révolution… Rectangulaire à l’origine, il a perdu au cours des guerres et des siècles deux de ses ailes, deux de ses tours, ne se présente plus qu’en « L », et son portail d’accueil du XVII° n’a maintenant plus rien de défensif… d’autant que la cour, lorsqu’on entre, est pleine de beaux rosiers, de verdure et de fleurs !
A l’intérieur, un rez-de chaussée un peu déconcertant, avec son carrelage « moderne », ses mezzanines… mais deux belles salles hautes, aux murs épais de briques rouges, prêtes à accueillir des réceptions, où on peut imaginer la vie des soldats qui y ont vécu et participé aux différents combats qui ont eu lieu après sa construction, dont le fameux combat dans la plaine de Launac, avec Gaston Febus (ou Phoebus, plus « classe ».. même à l’époque, oui oui !).
Un magnifique escalier en pierre blanche mène au premier étage, salles de réception et appartements du beau Gaston (c’est ce qui se disait : certain avait un panache blanc, lui avait des cheveux dorés qui resplendissaient au soleil d’où ce nom, légende probablement, mais c’est joli, non ?). Juste à côté, la salle « du Prince Noir », copain de Gaston, qui n’était probablement pas un tendre pour s’appeler ainsi… de belles grandes pièces, aujourd’hui baignées de soleil, grandes cheminées, dont une avec un four ? sur le côté.
L’aile ouest qui lui fait suite mélange pierre blanche et brique (la pierre étant tout de même signe de richesse), et on aperçoit tout au fond un reste de cheminée. Dans la tour carrée de cette aile ouest, de curieux décors peints géométriques, datés du XV° siècle. Et de belles voutes, d’une élégance incroyable !
Pour le moment, pas d’autre espace à visiter, mais les projets vont bon train, et peut-être lors des prochaines journées du Patrimoine les visiteurs pourront grimper sur le chemin de ronde, et découvrir de nouvelles pièces du château. A signaler tout de même : si le château fait partie des Monuments Historiques, il est privé et habité, donc pas de visite « régulière », mais vous pouvez aller sur la page https://www.facebook.com/chateaudelaunac?fref=ts , vous pouvez le louer pour vos grands ou petits évènements, et espérons que de nombreuses idées pour le faire vivre sauront voir le jour peu à peu. Pour moi, j’ai été conquise par le lieu, les briques, la pierre blanche, et surtout par la gentillesse de la nouvelle châtelaine et sa famille ! Bienvenue à Launac !
Et j’ai particulièrement adoré la petite note anachronique des jolis lustres à breloques…
Pingback: Ombres et lumières | rêver d'ailleurs… et d'ici !
Je ne connaissais pas, merci pour la découverte!
Avec plaisir ! Les petits villages un peu « perdus » dans la campagne toulousaine-gersoise méritent bien un détour…
merci pr la balade, je ne connais pas encore cette région moi
Peut-être parce que ce n’est pas trop loin de Toulouse, notre petit coin ne voit pas beaucoup les touristes… pourtant, il y a pas mal de choses à y découvrir si on prend le temps ! Les Hauts Tolosans sont plein de ressources …
Pingback: Launac en avril, 1 – rêver d'ailleurs… et d'ici !
Je ne connais pas du tout ce secteur mais ce petit château est très intéressant, j’ai beaucoup aimé les briques ! 😀
Spécialité de notre région… parfois mêlées aux galets de la Garonne. Bon mois d’août !
Un joli château. En Isère aussi on a plein de châteaux privés dans les villages, non ouverts à la visite et avec si peu d’informations historiques sur internet (2 phrases tout au plus). Ca m’intrigue beaucoup trop. Je veux connaître leur histoire et je veux les visiter 🙂
Pendant longtemps ce château a été totalement privé, mais les propriétaires actuels le louent pour des réceptions, et surtout ne refusent pas aux habitants du village une visite lorsqu’ils sont disponibles.
c’est bien qu’ils en ouvrent un peu les portes! Une belle découverte!
Quelle histoire! C’est chouette que tu aies pu le visiter!
M’enfin, il n’est jamais trop tard. La preuve, tu nous offres une pépite à découvrir. Merci à toi.