Venise, J4

Changement complet de lumière, ce jeudi 4 février : ciel bleu et soleil radieux. Les couleurs sont sublimées, les barques au repos semblent plus pimpantes, les vérandas et altanas plus accueillantes, et même les embouteillages sur le rio paraissent plus amusants…

Nous ne respecterons pas le programme prévu, on ne sait jamais, si la pluie revenait… et donc en avant pour Murano et Burano ! Tout de même plus agréables à visiter avec le beau temps. Le plus court chemin pour arriver à Fondamenta Nuove, pour nous, est d’aller prendre le traghetto de San Sofia, puis par les petites rues arriver jusqu’à l’église des Jésuites, et sur le quai. Mais tellement de surprises sur le chemin… un atelier de chaussures, aperçu des fenêtres donnant sur la place… le Grand Canal scintillant… sculptures ici et là, au ras du sol ou tout en haut des murs de briques… reflets sur les rii…

Arrêt chez Pietro Dri « il forcolaio matto », atelier où nous sommes accueillis avec un grand sourire (ce qui nous laisse penser que la boutique de la veille avec son « je travaille, entrée non souhaitée » » était une exception).

Et visite de la belle église des Gesuiti, toute de marbres bleus (il paraît qu’ils sont verts, moi je les ai vus bleus…) et blancs, rococo à souhait, avec là encore des toiles du Tintoret, du Titien. Et une entrée libre.

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Sur le quai tout ensoleillé, vue sur les montagnes enneigées, sur San Michele (que nous zapperons, car il faut avouer que nous avons un peu traîné en route, enfin, traîné n’est pas le mot, nous avons pris le temps d’admirer et découvrir…), et sur Murano.

A l’arrivée à Murano, les habituels rabatteurs pour les ateliers de verre nous attendent (enfin, pas juste nous 7, mais les personnes qui débarquent…), mais ce n’est que pour nous emmener dans un atelier d’exposition… à ma question de visite d’atelier, on me répond que tous les fours sont en réfection, qu’aucun atelier n’est ouvert au public ! Nous quittons les lieux aussitôt, pour retrouver les quais et… la multitude de boutiques exposant tant et tant de « yoyes » comme on dit chez moi. Probablement pas tout « fait à Murano »… Quelques boutiques sont tout de même plus attirantes, proposant de belles œuvres, heureusement.

Finalement, je tente le coup de demander chez Cenedese si on peut visiter les ateliers (nous y étions entrés, en 2014, mais avions pris rendez-vous). Une charmante jeune femme hésite un peu, puis finalement accepte, mais cette fois la visite est payante. Visite très intéressante, nous sommes restés presque une heure à regarder, avec toutes les explications et les réponses à nos questions, les artisans créer une méduse enchâssée dans un bloc de verre. Opération délicate visiblement. Et nous sommes repartis enchantés de notre arrêt.

Bon, ce fut un peu long, et de visite en arrêt, le temps passe vite… Encore quelques haltes, rencontre avec un petit duc de Murano, un beau puits…

Mais avant d’entrer dans le restaurant plus que sympathique du campo San Bernardo, j’arrive à bousculer un peu tout le monde pour aller jusqu’à la basilique dei Santi Maria e Donato, une des plus anciennes et des plus belles églises de la lagune : merveilleuse mosaïque bysantine dorée de l’abside, un sol en mosaïques étonnant : oiseaux exotiques, figures mythiques, formes géométriques… (et l’extérieur, côté canal, est magnifique)

On embarque à Faro pour Burano… l’arrivée est toujours étonnante, avec le campanile bien penché… mais j’aime, quand le temps permet l’arrêt à Mazzorbo, faire le tour du jardin de ce petit bout d’île, sauf que cette fois la sortie ne fonctionnait pas, et que nous avons dû faire demi-tour pour prendre le pont en bois qui raccroche Mazzorbo à Burano !

Que dire de Burano, sinon que la couleur est omniprésente, même si parfois les façades craquèlent… le musée de la dentelle, du « merletto », expose des chefs d’oeuvres. Quelques mamies y travaillent en papotant, et cette fois les résultats d’un concours d’œuvres sur la solidarité, la paix et la diversité étaient exposés.

C’était le jour du Carnaval des enfants… costumes bien différents de ceux qui déambulaient place Saint Marc ou San Zaccaria, ambiance bien bruyante, mais tellement tranquille, bon enfant et heureuse !

De « vrais » costumés profitaient aussi des couleurs de l’île, des enfants couraient entre les maisons, le linge séchait, le soleil se couchait….

Nous avons repris le bateau pour la longue traversée vers Venise… ciel rose sur Burano, ciel rougeoyant sur Venise…

Il restait encore une découverte à faire, sur le retour de Fondamente Nuova à la place San Marco, où nous reprenions le vaporetto pour San Stae :

L’incroyable librairie « Acqua Alta », ses escaliers de vieux livres, ses piles de livres dans toutes les langues, de tous les genres, dans des baignoires, des barques, des kayaks, des gondoles… Un bric-à-brac ahurissant dans lequel on se promène, et où le patron vous trouve en un clin d’œil le livre demandé… !

Demain, ou après-demain, la cinquième journée… à moins que je ne vous propose un petit tour à Saint Sernin… sous la pluie… Bonne soirée !

livres…

Un mur ensoleillé suffit à laisser vagabonder mes pensées, les cartes géographiques m’emmènent sur les chemins de tous les pays, mais que dire des librairies ?

Venise-Acqua alta1Provocatrices, accueillantes, avec leurs tables couvertes de livres, invitation à la lecture, leurs rayonnages débordants de nouveautés…

Je parle ici des vraies librairies, où vous pouvez entrer et discuter avec une personne qui, à votre air interrogateur pourra vous dire « oui, celui-ci, vous l’aimerez » ou « non, je ne pense pas qu’il vous plaira, mais celui-ci plutôt »… parce qu’elle vous connaît, parce qu’elle ne change pas de rayon chaque semaine, parce qu’elle aussi aime lire.

Les librairies où, dans un coin tranquille, un fauteuil vous tend les bras, tenez, par exemple la librairie « Ombres Blanches » à Toulouse ( http://www.ombres-blanches.fr/ )… Les librairies où, quand vous poussez la porte, vous restez quelques instants les yeux grand ouverts sur tant de « possibles »…

Les librairies où la gourmandise du palais s’ajoute à celle des yeux… comme la Librairie Tartinerie de Sarrant dans le Gers ( http://www.lires.org/librairie/ ), un lieu incontournable pour les curieux de … de tout !

Mais la librairie la plus fantasque que j’aie rencontré, c’est à Venise évidemment, la librairie « Acqua Alta » (merci à Daniela et Luca, http://www.e-venise.com/shopping/librairie_acqua_alta_venise.htm ), vraie caverne d’Ali Baba, surprenante, rocambolesque et sérieuse à la fois, magnifique, riche d’ouvrages sur Venise, d’ouvrages en français (j’y ai même trouvé un guide du Pays Basque !), où les chats aussi savent lire…, et vous pouvez même y arriver en gondole !

Librairies fantasques, librairies inimaginables, librairies sérieuses, librairies soigneusement rangées, librairie salon un peu comme chez soi, peu importe, quand vous y entrez, vous entrez dans un autre monde… ailleurs, ici…